Égypte > Provenance inconnue.
Époque tardive (ou Basse Époque) - Époque hellénistique (IVe – IIIe siècle avant J.-C.)
Calcaire.
H. 13,2 CM ; l. 10,2 CM ; P. 3,2 CM.
Co. 3178
Égypte > Provenance inconnue.
Époque tardive (ou Basse Époque) - Époque hellénistique (IVe – IIIe siècle avant J.-C.)
Calcaire.
H. 13,2 CM ; l. 10,2 CM ; P. 3,2 CM.
Co. 3178
Bon état de conservation, quelques cassures.
Cette plaque rectangulaire en calcaire montre en bas-relief un personnage s’avançant vers la droite, figuré sans tête, ni jambe et ni pied. La représentation est relativement sommaire : on peut observer la partie inférieure du cou, le torse, le ventre, les bras et le pagne. La musculature des bras n’est pas détaillée. Au bout du bras droit étendu le long du corps, la main, laissant apparents tous les doigts, tient une croix ânkh. Au bout du bras gauche plié vers l’avant, la main gauche est également refermée ; l’objet qu’elle devait contenir n’a pas été sculpté. D’après les parallèles connus, il pourrait s’agir d’un sceptre ouas ou d’un mekes. Le pagne court est orné d’une ceinture visiblement sans ornement. Le nombril, profond, est simplement marqué par une forme ovale creusée dans la pierre ; les traces d’outil n’ont pas été estompées.
Le visage et les membres inférieurs ont volontairement été omis, il est donc difficile au regard de la simple représentation de la croix ânkh de savoir si le personnage représenté est un souverain ou un dieu.
L’arrière de la plaque est relativement lisse. Quelques incisions sont encore visibles qui ont vraisemblablement servi à définir un carroyage de 1,6 sur 1,2 cm. Sur l’ensemble du pourtour de la plaque, des marques de ciseau du sculpteur sont visibles.
Le parallèle le plus fragrant de cet œuvre est conservé au Metropolitan Museum of Art, inv. 07.228.4 (http://www.metmuseum.org/collection/the-collection-online/search/551505?rpp=30&pg=1&ft=07.228.4&pos=1&imgno=1&tabname=label), à la différence que le personnage tient effectivement le mekes, arbore un pagne à devanteau, et que les genoux sont visibles. E. Young (YOUNG 1964, 1965, p. 255) a émit comme hypothèse que le visage et la partie inférieure du personnage n’étant pas figurés, cela opterait en faveur d’un modèle de sculpteur à proprement plutôt que d’un ex-voto qui n’aurait pu fonctionner sans tête.
D’autres exemples dans différentes collections doivent être rapprochés de cet objet : à Copenhague, ÆIN 135, 136, 137 (JØRGENSEN 2009, p. 303-305, n° 135-137) et à Baltimore, inv. 22.51 (STEINDORFF 1946, p. 95, pl. 62, n° 329A). Les seules variations étant, selon les modèles : la présence ou non d’une queue de taureau, d’un collier ousekh (glossaire), le détail des stries du pagne, la figuration des jambes et / ou du visage.
Acquis par Rodin auprès de l'antiquaire Joseph Altounian le 11 septembre 1912.
BOREUX 1913, Hôtel Biron, 112, "Fragment de bas relief (modèle de sculpteur ?), en calcaire. Un homme tourné vers la droite, debout, le bras gauche en avant, le bras droit tenant […]. La tête et les jambes manquent. 13 x 10. Estimé soixante-deux francs."
Donation de Rodin à l'État français en 1916.
Ce bas-relief fut acheté auprès de l’antiquaire Joseph Altounian qui l’expédia dans un lot d’objets le 31 août 1912 et le décrivit ainsi : « 1 petit modèle de sculpture relief représ. Homme debout primitivement fait sans tête ni jambe 60 » (ALT 147, archives musée Rodin).
L’antiquaire Joseph Altounian, écrivait à Rodin du Caire le 10 Août 1912 : « Cher Maître, J’ai l’honneur de vous faire savoir que je viens de rentrer aujourd’hui même au Caire après avoir accompli le voyage dans la Haute-Égypte dont voici les principales étapes. Éléphantine, Abydos, Phylae, Héracleopolis, Sakhara, Memphis, etc., ou j’ai séjourné pour recueillir pour votre collection des fragments de bas-reliefs, granit, calcaire, basalte, bref tout ce que j’ai jugé pouvant vous intéresser. Ce lot renferme 24 pièces des bas-reliefs et des reliefs en creux des grands et des petits, le tout appartenant aux différentes dynasties ayant régné dans les régions que j’ai traversées, plus 19 pièces de fragments en ronde bosse le tout présente la sculpture des meilleures dynasties. » J. Altounian était parti du Caire en juillet 1912, et l’on peut suivre son périple sur son agenda (archives Altunian) : Minieh, Mallawi, Assiout, Abou Tig, Assiout, Sohag, Achmim, Abou Tig, Baliana, Abydos, Baliana, Keneh, Kous, Louxor, Sohag, Achmim, Sohag, Mallawi, Le Caire, où il arriva le 7 août.
Le 28 Août 1912, Altounian écrit au sculpteur : « Cher Maître J’ai l’honneur de vous annoncer que je suis arrivée à Paris depuis quelques jours. Je me suis présenté 77 rue de Varenne mais on m’a dit que vous étiez absent ; jour cela. Je vous adresse la présente à votre adresse à Paris espérant qu’on vous la faira suivre. Donc je vous prie cher Maître de me dire le jour que vous rentrez à Paris afin que je vienne vous soumettre le bordereau avec la nomenclature des objets que je vous ai expédié du Caire.». Le 6 septembre, Altounian recevait de Rodin « la somme de frs 850 (huit cent cinquante francs) comme prêt pour m’aider à dégager les 6 caisses antiques de la Douane ; Monsieur Rodin n’est pas engagé à acheter ce lot d’antiquités s’ils ne lui plaisent pas. Il achètera que ce qu’il lui plaira.». Rodin choisit un grand nombre d’œuvres de ce lot dont le relief Co.3178 et versa à l’antiquaire 5000 francs le 11 septembre 1912.
Le relief fut choisi pour être être exposé à l'hôtel Biron où il était présenté en 1913, dans une préfiguration du futur musée.