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Dionysos accompagné de la panthère

Applique de mobilier

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C. ?

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 10,23 cm ; L. 3,65 cm ; P. 1,8 cm.

Os, humérus de bovidé ?

Co. 2274-Co. 2314

Comment

State of preservation

L’applique est conservée sur la moitié de sa hauteur, mais la bordure senestre est brisée. Ne sont préservées qu’une partie des jambes de la figure masculine, et la panthère qui l’accompagne. Une cassure suivant la ligne de séparation des jambes a nécessité un recollage de la pièce composée de quatre fragments. Des sédiments subsistent dans le tissu spongieux osseux, abondant au revers.

Description

De la figure ne subsistent qu’une partie des jambes, le pubis et le ventre. La panthère qui l’accompagne permet de déduire son identité, à savoir Dionysos. Bien que le haut du corps du dieu soit manquant, la tension de la jambe droite, en appui sur les orteils bien individualisés, ainsi que l’inclinaison du bassin, sont autant d’éléments distinctifs de l’iconographie de Dionysos Lykeios. Ce schéma est en effet celui le plus couramment sculpté sur les reliefs en os mis au jour en Égypte à la fin de l’époque romaine. Contrairement à de nombreuses images de Dionysos Lycien croisant sa jambe gauche, dans une attitude de délassement, la figure la porte légèrement en avant, à l’instar de ce qu’on peut observer sur d’autres appliques du musée Rodin : Co. 2074, Co. 2077, Co. 2123. Cependant, les jambes s’avèrent très rapprochées, voire quasiment collées, alors que sur les reliefs Co. 2077 ou Co. 2123, la jambe gauche, détachée, ouvre davantage la composition. Le ventre au nombril de forme triangulaire laisse supposer un mouvement du buste vers la gauche, que contrebalançait une draperie tombant le long de la jambe droite.

 

La panthère, tournée vers la droite, lève son museau vers le dieu. La ligne souple et allusive qui en définit les contours, et la traduction sommaire des taches de son pelage, contrastent avec le modelé subtil et le poli des membres inférieurs de Dionysos. L’attention accordée aux détails anatomiques qui transparaît dans la précision du nombril, de l’articulation du genou droit et la justesse du pied posé sur la pointe, sont les fruits d’une évidente habileté dans le travail de l’os. Les mêmes caractéristiques se lisent sur une applique du musée Benaki conservée presque dans son intégralité (18897 : MARANGOU 1976, p. 89, n° 13, pl. 6c). Une seconde pièce peut constituer une analogie intéressante malgré son aspect de surface altéré marqué par une desquamation et une rugosité de la matière osseuse. Mise en vente en ligne par une galerie américaine (Artemis Gallery, Louisville, Ancient, Ethnographic & Religious Art, 7 janvier 2016, lot 25), elle révèle une divinité à la posture similaire, et surtout un félin au traitement du pelage assez proche.

 

Malgré un soin accordé aux détails anatomiques, les contours suggestifs, et les volumes à la plasticité beaucoup moins accentuée que ceux de l’applique Co. 2123, nous orientent vers une réalisation plutôt tardive. Les coups de burin ayant imprimé au pelage de la panthère des ocelles assez allongées de forme triangulaire se retrouvent sur un grand nombre d’appliques (DELASSUS 2020, p. 60, n. 86, p. 66, p. 80, fig. 8). Ils ponctuent les nébrides ou les outres de cuir que portent les satyres, ou animent les peaux des animaux marins. Si L. Marangou date certaines œuvres portant ces marques de la fin du IIIe siècle ou du début du IVe siècle, elles pouvaient rehausser certaines œuvres légèrement plus tardives comme l’applique sculptée d’un Dionysos Lycien mise au jour à Alexandrie (cf. RODZIEWICZ 2007, p. 22, p. 76-77, n° 22a). Par conséquent, le champ chronologique pour la création de cette applique pourrait correspondre au IVe siècle.

 

Comparaisons :

-Athènes, musée Benaki, 18897.

-Paris, musée Rodin, Co 2074, 2077, 2123, 2274 (position des jambes)

-Vente en ligne, Artemis Gallery (Louisville, CO, États-Unis), Ancient, Ethnographic & Religious Art, 07/01/2016, lot 25.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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