Égypte > provenance inconnue
IVe siècle ap. J.-C. ?
H. 1, 8 cm ; L. 6,7 cm ; P. max. 0,9 cm
Os
Co. 6564
Égypte > provenance inconnue
IVe siècle ap. J.-C. ?
H. 1, 8 cm ; L. 6,7 cm ; P. max. 0,9 cm
Os
Co. 6564
Ce fragment, de couleur ivoirine sur la face sculptée, offre une patine tirant sur le jaune clair, au dos. Il provient sans doute d’une applique au format allongé. Il se distingue par un délitement accentué, des fentes et des fissures, ainsi qu’une desquamation de la matière osseuse. Une partie du bord sommital est conservée.
Ce visage tourné vers la gauche appartient, selon toute vraisemblance, à une Néréide. Au nombre de cinquante dans la Théogonie d’Hésiode, les filles du vieillard Néreus et de Doris, peuplent les fonds marins, incarnant les bienfaits de la mer, évoquant sa puissance ou ses phénomènes plus imprévisibles. Très répandues sur les appliques en os qui parent les coffrets de bois à la fin de l’Antiquité, elles évoluent dans un univers aquatique, batifolant avec des Tritons ou voguant en compagnie de monstres hybrides.
Le profil de la jeune femme se détache devant l’arc-de-cercle que décrit son voile, animé de larges plis. Le motif de la velificatio convoqué pour les représentations d’Aphrodite anadyomène, des aurae ou encore d’Europe, est un des traits iconographiques récurrents des représentations des Néréides. La majorité des appliques en os les décrivent, retenant de leurs mains, leur péplos tendu par le vent, au-dessus de leur tête (MARANGOU 1976, p. 43 n. 215-216). Ce visage appartenait peut-être à une silhouette proche des nymphes sculptées sur les appliques 18747 et 22098 du musée Benaki (MARANGOU 1976, n° 165 et n° 168, p. 116-117, p. 49a, d).
Les traits faciaux témoignent d’une certaine simplification. À proximité d’un nez droit, placé dans l’exact prolongement du front, se loge l’œil en amande, dessiné en léger relief. Les mèches de la chevelure tirées vers l’arrière sont attachées sur la nuque en un chignon. Le souci de volume, qui s’allie ici à une certaine stylisation dans les détails anatomiques, nous oriente, de façon assez arbitraire, vers une datation au IVe siècle ap. J.-C.
Comparaisons
-Athènes, musée Benaki, 18747, 22098 (type iconographique, orientation de la tête, mais style différent).
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.