Provenance inconnue
Ier-IIe siècle ap. J.-C.
L. 2,8 cm ; l. max. 2,35 ; P. max. 2,55
Os, tibia de bœuf
Co. 6559
Provenance inconnue
Ier-IIe siècle ap. J.-C.
L. 2,8 cm ; l. max. 2,35 ; P. max. 2,55
Os, tibia de bœuf
Co. 6559
Le cylindre révèle un état de surface très altéré. L’os présente un mauvais état de conservation dû aux conditions d’enfouissement. Son centre est encore empli de sédiments, tandis qu’une couche de salissure recouvre aussi sa face externe.
Cet élément cylindrique de charnière, de petites dimensions, présente deux bases sciées. Une perforation latérale est disposée au bord d’une dépression longitudinale, qui a été atténuée par le tournage de la pièce.
Attestées dans le monde gréco-romain depuis l’époque hellénistique, les charnières permettent de relier des vantaux de portes, des battants ou des couvercles, à des meubles tels que des cabinets, des coffres ou des coffrets. N’ayant généralement pas été découvertes en connexion avec le meuble auquel elles se rattachaient, leur articulation à ce dernier demeure souvent imprécise. La découverte de plusieurs exemples de cabinets et armoires dans la région vésuvienne a, toutefois, autorisé une meilleure appréhension du dispositif du montage de ces éléments cylindriques.
Fabriqués à partir de la diaphyse d’os longs de mammifères, les cylindres étaient façonnés en série. Ils étaient assemblés grâce à une âme en bois, que l’on introduisait dans la cavité, souvenir du canal médullaire de l’os. Cette âme était pourvue à l’une de ses extrémités, d’un tenon saillant, et à l’autre d’une cavité cylindrique. Ainsi, les cylindres pouvaient être emboîtés les uns dans les autres, et être mobiles (BÉAL 1983, p. 101). On insérait des fiches dans les orifices latéraux, qui rattachaient alternativement les cylindres au montant et au battant du meuble (voir les schémas dans BÉAL 1984 (1), p. 25 ; BÉAL 1984 (2), p. 10).
Ce cylindre appartient à la catégorie des éléments courts sans ornementation, généralement dotés d’une seule perforation latérale. La variété des types de modules laisse à penser que les charnières occupaient des places différentes dans le montage. On peut en effet supposer l’existence de dispositifs formés d’éléments courts en leur milieu, et d’éléments longs à leurs extrémités (ANDERES 2015, p. 49).
Découvertes dans de nombreuses régions de l’Empire romain, les charnières sont particulièrement fréquentes durant la seconde moitié du Ier siècle et la première moitié du IIe siècle ap. J.-C. Elles se raréfient ensuite, pour devenir presque absentes au IVe siècle (SCHENK 2008, p. 84 ; ANDERES 2015, p. 50).
Comparaisons
-Augst, inv. 1982.8069 (DESCHLER-ERB 1998, n° 4326 p. 355, pl. 47).
-Avenches, musée romain, inv. 66/9926 (SCHRENK 2008, n) 1042 p. 229, fig. 128 p. 286).
-Lausanne-Vidy, musée romain, inv. VS90/8026-4 (ANDERES 2015, n° 120 p. 117, pl. 6 p. 132.
-Lyon, Lugdunum, musée romain, inv. 77.1.6.8, inv. 77.1.6.49 (BÉAL 1983, n° 290-291 p. 119, pl. XXII).
-Magdalensberg, inv. FJ/FO 1959, AA/2 (GOSTENČNIK 2005, pl. 33/1 p. 470-471).
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.