égypte > provenance inconnue
époque tardive ou époque ptolémaïque > XXVIe - XXXIe dynastie > 656 - 30 avant j.-c.
bronze (alliage cuivreux)
h. : 20,3 cm ; l. : 8 cm
co. 5641
égypte > provenance inconnue
époque tardive ou époque ptolémaïque > XXVIe - XXXIe dynastie > 656 - 30 avant j.-c.
bronze (alliage cuivreux)
h. : 20,3 cm ; l. : 8 cm
co. 5641
L'oeuvre est en très mauvais état de conservation.
Le métal est très oxydé et corrodé sur l'ensemble de sa surface. Les détails sont illisibles. De nombreux endroits sont encore recouverts de concrétions beiges. La statuette est toutefois complète à l’exception des attributs de main.
La statuette est recouverte d’une épaisse couche de carbonates vert avec localement des restes de gangue d’enfouissement blanchâtre. Cette couche de terre d’enfouissement est plus épaisse entre le corps et le bras gauche à un emplacement qui n’a pas été nettoyé mais laissé en l’état. Des chlorures sont visibles sur l’œuvre.
La statuette représente la déesse Sekhmet debout sur une base plate rectangulaire, le pied gauche en avant. Le bras gauche est plié vers l’avant, la main fermée sur un objet aujourd’hui disparu. Le bras droit est placé le long du corps. L’axe de symétrie n’est pas parfaitement respecté car il semble que les épaules soient légèrement tournées vers la gauche.
La déesse est coiffée d’une couronne tripartite surmontée d’un grand disque solaire orné d’un uraeus imposant qui fait plus de la moitié de la hauteur du disque. La perruque descend en deux pans plat sur la poitrine et s’arrête nettement dans le dos au niveau des omoplates. L’état de conservation de l’œuvre ne permet pas de voir les détails de la coiffe ni de la crinière. Sekhmet est vêtue d’une longue robe moulante s’arrêtant au-dessus des chevilles.
Les détails de la face sont illisibles, on peut néanmoins remarquer que les oreilles semblent petites, que la crinière n’est pas imposante, que le museau est long et que les yeux paraissent trop rapprochés l’un de l’autre. Les épaules tombent naturellement ; elles se poursuivent sur des bras sans détail anatomique. Les formes féminines de la déesse, tels que le bas-ventre et la poitrine, sont modelées au travers de la robe, ce qui rappelle l’iconographie utilisée à l’époque ptolémaïque. À l’origine, les détails des jambes devaient être dessinés sous le tissu, aujourd’hui ils sont très diminués. On note toutefois que les chevilles sont larges et que les pieds sont longs et plats.
La déesse Sekhmet, le plus souvent représentée sous l’apparence d’une femme à tête de lionne, est une divinité agressive et destructrice. De nombreux mythes égyptiens la présentent ainsi, attaquant les Hommes par vengeance ou par punition, et qui ne peut être apaisée que grâce aux offrandes et aux rites. Elle est également la fille et l’œil de Rê, dieu solaire. Aucune cité égyptienne n’est dédiée à son unique culte, au contraire, Sekhmet est une déesse aimée et crainte sur l’ensemble du territoire et tout au long de l’Histoire pharaonique.
La représentation statuaire de Sekhmet n’est pas rare. Par exemple, au temple de Kom el-Hattan, temple de Millions d’années du pharaon de la XVIIIe dynastie Amenhotep III, sur la rive gauche du Nil à Louxor, furent découvertes une cinquantaine de statues colossales de Sekhmet. Malgré son caractère non exceptionnel, les nombreuses œuvres de la divinité mises au jour, datant de toutes époques confondues, sont en pierre. En revanche, les statues de Sekhmet en bronze sont des objets plus rares. Ils possèdent des dimensions inférieures à celles des statues issues de commandes royales. La rareté de ces œuvres, ainsi que leurs petites dimensions, suggèrent que ces statuettes sont les résultats de commandes privées. Elles avaient alors certainement la fonction d’ex-voto ou devaient être placées sur un reliquaire.
D'après le traitement des formes de la déesse, on peut supposer que la statuette Co. 5641 daterait de l'époque ptolémaïque. Malheureusement, le très mauvais état de conservation de l'oeuvre ne permet pas de voir les détails et donc d'assurer la datation.
Quelques statuettes en bronze de la déesse Sekhmet ayant des dimensions similaires à celles de Co. 5641 sont exposées au Musée du Louvre (E 14252), au British Museum de Londres (EA 11029, EA 65247), au MMA de New York (89.2.574), ou encore au Musée égyptien de Turin (Cat. 0230).
Dans la collection de Rodin, Co. 788 est une statuette de Sekhmet présentant la même attitude. Co. 773 est également une statue de Sekhmet, toutefois, les bras sont maintenus le long du corps et les pieds sont joints.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : Meudon, atelier de peinture, vitrine 11, 399, "Sokhmit debout. Bronze. Haut. 21 cent. 1/2. Estimé cinquante francs."
Donation à l’État français en 1916.
Du vivant de Rodin, l'objet était exposé dans une vitrine de l'atelier de peinture à Meudon.