Applique de mobilier

jambe près d’une colonne

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C.

H. 8 cm ; l. 4,1 cm ; P. max. 1,2 cm

Os, humérus droit de bœuf

Co. 2273

Comment

State of preservation

L’applique, de couleur crème, est brisée sur trois de ses côtés. Seule la partie basse du bord senestre, ainsi qu’une portion du chant inférieur de la pièce subsistent. Quelques sédiments s’observent encore, constituant une couche de salissure superficielle. La patine crème prend une teinte légèrement plus soutenue au revers. Une tache ocre orangé couvre le genou.

Description

Avant qu’elle ne soit cassée, la pièce devait revêtir l’apparence d’une applique légèrement convexe, sur laquelle était sculptée un personnage vu en pied, dans une pose statique. Ne reste de ce dernier, que la jambe gauche. La proximité d’une colonne au fût lisse et étroit suggère que la figure pouvait y être accoudée. La jambe gauche portée légèrement en avant devait contrebalancer l’appui de la jambe droite. Une ligne de sol est matérialisée par un léger ressaut de l’os, sous le pied de la figure et à la base de la colonne.

 

L’approche plastique de la cuisse et de la jambe du personnage va de pair avec un soin certain porté à l’anatomie. En choisissant de révéler les formes par un drapé collant aux chairs, le sculpteur fait montre d’une aisance et d’une justesse dans l’articulation de l’étoffe au corps. L’himation qui recouvre toute la jambe, dévoile un pied aux orteils bien individualisés. Sa souple retombée, dont les plis épais sont traités en volume, met en valeur une jambe assez massive.

 

Ce fragment mérite d’être confronté à une applique, préservée sur toute sa hauteur, sculptée d’une figure de Silène, conservée au Metropolitan Museum of Art de New-York (07.228.44 : EVANS & RATLIFF 2012, n° 10B p. 20). Bien que la jambe de cet exemplaire de comparaison soit plus inclinée et que le drapé ait fait l’objet d’une traduction moins subtile, la proximité iconographique doit être soulignée. On ne peut pas exclure le fait que cette jambe ait pu également appartenir à une divinité féminine, telle Aphrodite, par exemple. Sur nombre d’appliques, la déesse, souvent décrite dans une posture stable, présente, en effet, une jambe gauche légèrement placée en avant, environnée des pans d’un himation glissant le long de son corps. La facture de qualité, la douceur du modelé, et l’attention accordée à l’anatomie, invitent à placer la production de cette pièce au cours du IVe siècle.

 

Comparaisons

-New York, Metropolitan Museum of Art, 07.228.44 (jambe gauche).

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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