L’observation macroscopique de la pièce par F. Poplin l’a conduit à suggérer le recours à une section de diaphyse de tibia de bœuf. La matrice osseuse est en effet assez rectiligne et offre une épaisseur de tissu compact non négligeable.

Si le chant du bord supérieur ne laisse plus véritablement entrevoir de stigmates de sciage, ceux-ci se manifestent par des stries transversales sur le chant inférieur. Ces traces correspondent à la partition de l’organe osseux de façon à obtenir une matrice rectangulaire. Le dos de la pièce révèle un grattage de la cavité médullaire pour éliminer les trabécules formant le tissu osseux spongieux. Toutefois, la nature alvéolaire de ce tissu spongieux reste apparente, surtout en partie supérieure.

La surface des bords internes a fait l’objet d’une régularisation à l’aide d’une lame métallique qui a laissé subsister des plages de très fines stries sur lesquelles se détachent des petits arrachements de matière en forme de cupules. Cette opération de raclage vient mordre sur les stigmates de sciage encore visibles sous la forme de très courtes stries qui partent des bords extérieurs.

L’artisan a manié avec une certaine hardiesse un petit ciseau pour déterminer les contours de la silhouette. Ce travail a donné naissance à des volumes plus accentués que ceux des appliques Co. 2060 et Co. 2173, de taille comparable, sans doute en raison de l’épaisseur plus importante du tissu périostique du tibia. Dans un premier temps, la lame d’un burin a sans doute guidé la définition des formes par un tracé profondément incisé. Les volumes ont ensuite été déterminés par un fin ciseau, aux butées de la lame clairement lisibles le long du bras droit, ou sur le contour du bras gauche recourbé au-dessus de la tête. Elles s’observent aussi plus discrètement au niveau de la taille et de la hanche droite. L’œil a été profondément creusé à l’aide d’un petit trépan.

Sur la surface interne du bord senestre, 50 ?, marqué à l’encre violette.

L’applique légèrement convexe est lacunaire dans sa partie dextre. L’angle supérieur droit est manquant et la cassure se poursuit jusqu’aux deux-tiers de la hauteur de la pièce. Un fendillement longitudinal se développe sur toute la pièce. On note un éclat dans l’angle inférieur senestre. Deux autres petits éclats endommageant le bord inférieur semblent avoir accentué le fendillement de la pièce en partie basse.

Au cours de l’année 2018, l’applique a pu bénéficier d’une restauration menée par V. Picur. Un nettoyage enzymatique pratiqué à l’aide d’un coton-tige, terminé par un rinçage à l'éthanol, a été nécessaire pour éliminer la couche importante de salissure et les traces noires d’aspect gras qui recouvraient la surface externe.