D’après F. Poplin, pour façonner cette applique au format presque carré, l’artisan a sélectionné un segment de scapula de bœuf. Cette détermination semble assurée par la planéité de la pièce, sa légère ondulation et la disposition du tissu osseux spongieux au dos de celle-ci. Le choix de l’omoplate pour sculpter des reliefs en méplat de forme rectangulaire paraît fréquent, puisque treize autres appliques appartenant à la série des placages de mobilier de petite taille consacrée aux satyres ou aux ménades, du musée Rodin, révèlent un recours à cette partie du squelette de bœuf.

Bien que les traces des dents d’une lame de scie ne soient plus lisibles sur les bords particulièrement minces, on peut supposer que la matrice osseuse a dû être obtenue grâce à une partition par sciage. Le revers, dans la partie supérieure duquel demeurent des traces du tissu  osseux spongieux, a été aplani par raclage, comme le prouvent les larges plages de fines stries, associées à des cupules formant des petits arrachements de matière. Ces mêmes petites cupules ponctuent le bord senestre. Faut-il voir dans ces stigmates présents sur un nombre considérable de ces artefacts, une conséquence presque inévitable du geste de l’artisan lors d’une opération de régularisation de la matière, ou un défaut lié à la nature du métal de la lame employée, voire de son état ? Le dos de la pièce a été également abrasé, d’après les faisceaux de stries multidirectionnels que l’on observe en plusieurs endroits.

Le tissu osseux spongieux transparaît sur la face principale, en raison de l’extrême finesse de l’élément de placage. Le relief qui agrémente cette applique est en effet l’un des plus plats que l’on rencontre sur cette typologie d’appliques aux volumes généralement peu accentués. La minceur de la matrice ne permettait pas de dégager des formes à la plasticité plus affirmée. Le faible relief a donc été mis en valeur par une incision des contours, technique utilisée la plupart du temps sur les pièces de cette série. Le lustre de la face principale, attribuable à la fois à un polissage poussé ainsi qu’à une certaine usure, a fait disparaître en grande partie les stigmates des outils utilisés par l’artisan. Néanmoins, des petites traces d’arrachement de la matière, prenant la forme de petites cupules, imputable à des gestes un peu trop vifs ou rapides, se devinent encore malgré la forte abrasion de la surface.

Aucune.

La partie dextre de l’applique a disparu en raison d’une cassure se situant le long du visage et du buste du personnage. La cassure a fait naître une fente transversale dans la partie inférieure de la face principale de la pièce. Un petit éclat, datant peut-être de la mise en forme de la matrice, s’observe le long du bord, dans l’angle inférieur senestre.

Cet élément de placage a fait l’objet d’un nettoyage enzymatique à l’aide d’un coton-tige, suivi d’un rinçage à l'éthanol lors de la campagne de restauration menée par V. Picur en 2018-2019.