Ménade au tympanon

Applique de mobilier

Égypte > provenance inconnue

Ve -VIe siècle ap. J.-C. ?

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 6,5 cm ; l. 3,2 cm ; ép. max 0,5 cm

Os long de bœuf

Co. 2250

Commentaire

Etat de conservation

La pièce est brisée en partie inférieure et dans l’angle supérieur dextre. Ces cassures expliquent les mutilations du personnage au niveau de la main gauche, du bas du drapé et des pieds. La verticale du bord senestre est interrompue par quelques petits éclats. Des sédiments subsistent dans les creux des plis du vêtement sur la face externe, mais aussi au dos de la pièce, surtout à l’emplacement de la cavité médullaire. Un éclat de surface endommage le chiton en partie inférieure.

Description

Cet élément de placage particulièrement étroit, d’après l’inclinaison de son bord sommital, affectait sans doute une forme irrégulière. Occupant toute la hauteur de la pièce, la ménade évolue vers la droite, tout en semblant pivoter dans la direction opposée. Elle tourne, en effet, violemment la tête vers l’arrière. Le tympanon qu’elle devait tenir dans ses mains, à l’image de la ménade de l’exemplaire Co. 2170 du musée Rodin, a en grande partie disparu. Seul le tracé courbe de l’instrument se devine encore le long de la joue de la jeune femme. La pose contorsionnée de la figure répond au schéma le plus couramment adopté à l’époque romaine pour traduire les mouvements désordonnés des ménades. Dérivant d’un modèle hellénistique, le prototype de notre tympanistria s’observe sur des sarcophages romains du IIe-IIIe siècles consacrés au défilé du cortège dionysiaque (TURCAN 1966, sarcophage autrefois conservé au Latran : p. 175-176, pl. 18b ; voir à ce propos aussi LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, p. 148, 171).

 

Contrairement à la silhouette du relief Co. 2170, la ménade offre une pose assez statique, qui rappelle davantage le relief 22194 du musée Benaki (LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, p. 283, n° 229, pl. 62) et les figures en miroir des exemplaires du musée Rodin Co. 2181, 2175 et 2244. Ceci s’explique assurément par le cadre étroit de la pièce. Le visage, à la chevelure tirée en arrière se caractérise par une joue hypertrophiée et un profil déformé. Tandis que le haut du crâne se confond avec le bord supérieur, les détails anatomiques sont indiqués par quelques discrètes incisions. La simplification des volumes, le chiton aux larges plis raides, et le rendu maladroit des traits du visage situent cette pièce dans la lignée de la série d’appliques qu’A. Loverdou-Tsigarida a classées dans le groupe B des joueuses de tambourin (LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, p. 171). Les contours abrupts du visage, associés à une géométrisation du corps et des plis du drapé attestent un travail hâtif ou une date tardive de réalisation. En s’appuyant sur les datations proposées par A. Loverdou-Tsigarida pour des appliques stylistiquement proches de la nôtre, nous pouvons attribuer cette pièce au Ve-VIe siècle.

 

 

Comparaisons

-Athènes, musée Benaki, 22194.

-Paris, musée Rodin, Co. 2170 (attitude analogue), 2181, 2175, 2244 (contreparties symétriques).

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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