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Bès combatttant

Égypte > Provenance inconnue

Nouvel Empire ou après

[VOIR CHRONOLOGIE]

Terre cuite

H.  18, 7 CM : L. 16, 2 CM 

Co. 3090

Commentaire

Etat de conservation

La statue est cassée au niveau du nombril, de l’épaule, de l’oreille et du flanc gauches, du bras droit et au-dessus du front.

Description

Il s’agit d’une représentation du dieu Bès en terre cuite. L’état de conservation ne nous permet d’admirer que le visage et le buste du génie. Bès réalise ici une mimique effrayante destiné à impressionner. Les sourcils sont épais et longs, les yeux étirés et globuleux semblent regarder vers le bas. Les pommettes sont saillantes et les joues charnues. Le nez, cassé sur le dessus, est épaté. Des longues moustaches encadrent ses lèvres et tombent en volutes jusqu’au menton, découvrant une bouche ouverte et une lèvre supérieure pulpeuse. Le génie tire la langue. La seule oreille conservée, la droite, est grande, le lobe orné d’un rond en relief qui figure peut-être un bijou. Les longues mèches de sa barbe tombent sur son cou. Le torse est paré d’une peau de léopard, dont la tête apparaît au milieu de la poitrine. Les plis de la peau peuvent aussi bien représentés les muscles que les bourrelets du nain. Selon la seule partie du bras droit encore conservés, il semble que le génie le levait en l’air. L’ancienne étiquette se trouve collée à l’arrière de la statuette, dont la surface est relativement plane.

 

Bès est une divinité secondaire protectrice du foyer. Ses représentations sont incontestablement attestées dès le Nouvel Empire. Bès est un nom générique donné à toute une série de nains qui peuvent parfois être confondus avec d’autres génies tels Aha ou Hity. De forme naine, Bès possède de long bras, est joufflu et affublé d’épais sourcils, d’une longue barbe fournie et très souvent d’une couronne de plumes d’autruche. Au Nouvel Empire, Bès porte souvent une peau de léopard. Une des caractéristiques principales de son iconographie réside dans le fait que le génie est presque toujours représenté de face. Le nain a une parèdre, Beset, mais on lui attribue généralement Taoueret comme épouse. Protecteur du foyer, Bès assure aux humains un sommeil reposant, chasse les cauchemars et est réputé leur garantir une vie sexuelle épanouissante. La sexualité est un aspect essentiel de sa personnalité, ce qui lui conférait de toute évidence un esprit gai et jovial, renforcé par son surpoids, signe d’abondance. Bès est une figure particulièrement importante dans l’univers de la femme et de l’enfant. Il les protège pendant la grossesse et au moment de l’accouchement et garantit l’harmonie familiale. On doit son visage sévère, ses grimaces parfois effrayantes et ses postures guerrières à son devoir de protection. Bès protège les humains en éloignant les forces du mal et est ainsi généralement désigné comme étant le « Combattant ». Il est l’assistant magique de la déesse Hathor et non son égal. Bon nombre de ses représentations et effigies ont d’ailleurs été retrouvées dans les sanctuaires dédiés à la déesse. Bès est un personnage important dans le mythe de la déesse lointaine (voir INCONNU-BOCQUILLON Danielle, Le Mythe de la Déesse Lointaine à Philae, Bibliothèque d’Études, Institut Français d’Archéologie Orientale132, Le Caire, 200), dans lequel on raconte qu’il escorta Hathor durant son retour en Égypte en lui jouant de la musique. Le génie est donc aussi le protecteur des danseuses et des prêtresses d’Hathor. C’est pour cette raison que l’on retrouve souvent son image sur des sistres (par exemple au Walter Art Museum de Baltimore, 54.493). Il incarne les aspects violents et défensifs de la déesse, décourageant ainsi ses ennemis à s’en prendre à ses adorateurs. Bès connaîtra une postérité puisque l’on retrouve des représentations du nain jusqu’au premier siècle du premier millénaire de notre ère. On a retrouvé un certain nombre de ses effigies dans la ville d’Akhetaton et il est possible qu’un lieu ait été consacré à son culte dans l’oasis de Bahariya.

 

 

L’effigie Co. 3090 semble avoir été initialement une grande représentation du dieu, dont l’arrière était plat. Il est possible qu’un tel objet ait été placé dans une maison comme protection du foyer ou encore placés dans un sanctuaire dédié à Hathor comme offrande en vue d’obtenir les faveurs de la déesse ou en remerciement d’une grâce obtenue en lien, sans doute, avec la vie familiale, sexuelle ou la santé. Le musée du Louvre possède des statuettes similaires en terre cuite à l’instar de celle conservée sous le numéro AO 2171.  Le British Museum possède également des objets similaire au Co.3090 à l’image de celui conservé sous le numéro d’inventaire 1986,1208 7.

 

Cette effigie de Bès date peut-être du Nouvel Empire au moins, et plus vraisemblablement d’une période plus récente. 

 

La collection égyptienne du musée Rodin possède sept autres objets à l’effigie de Bès, à savoir ceux inventories sous les numéros Co. 2736, Co. 2596, Co. 3064, Co. 3385, Co. 966, Co. 5676, Co. 5677. Une autre representation de Bès en terre cuite est enregistrée sous le numéro Co. 2596.

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 110, "Fragment d'une statue de Bès en terre cuite. La coiffure les bras et le bas du corps manquent. 18 x 16. Estimé deux cents francs."

Donation Rodin à l’État français 1916.

 

Commentaire historique

Le relief fut exposé à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux le décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.

 

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