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Ex-voto bi-face

pied gauche humain et cobra dressé

Egypte > Provenance inconnue

Époque tardive (ou Basse Époque), Époque hellénistique (IVe – IIIe siècle avant J.-C.)  à époque romaine (le plus probablement)

[voir chronologie].

L. 7,1 CM ; l. 4,7 CM ; H. max. 3,5 CM

Calcaire

Co. 2467

Commentaire

Etat de conservation

L'œuvre est en bon état de conservation. De nombreuses salissures et pellicule brune, correspondant à des traces de dépôts d’enfouissement sur toutes les surfaces de l’objet.

Description

Ce petit bloc de calcaire de forme rectangulaire est inédit. Le bloc comporte deux faces décorées, suggérant une orientation précise de l’objet (suivant celle du décor). Une empreinte de pied gauche humain, réalisée dans un creux profondément sculpté, apparaît sur la face supérieure. La facture est rustique ; les proportions et les détails anatomiques sont peu réalistes. Les orteils, exagérément longs, sont bien individualisés. Ils suivent le type dit « pied égyptien ».

 

Devant ce pied, sur la face latérale antérieure, une figure de serpent vu de face a été gravée en creux. Il s’agit d’un cobra protecteur, sur la défensive. Le reptile se dresse, sa tête est ornée d’un disque solaire. Poitrine gonflée, l’illusion du mouvement oscillant du cobra est suggérée par la gravure, pourtant sommaire. La poitrine de l’animal est en effet gravée en profond creux tandis que les volutes de sa queue, qui lui servent d’appui, sont au contraire en léger relief. Pour deux autres images de cobra dressés dans la collection, voir l’élément de décor mural en faïence vernissée bleu Co. 2310 (cobra vu de face) et la frise en calcaire polychrome Co. 3184 (cobra vu de profil).

 

De part et d’autre de l’image du serpent dressé, une incision sommaire serait à comprendre comme la représentation d’un sanctuaire éphémère, assurant le rôle de naos protecteur.

 

Fait rare dans la collection Rodin, un graffiti contemporain est incisé de part et d’autre du cobra « A » à sa droite et « PL » à sa gauche.

 

Des traces d’outils conséquentes sont visibles sur les faces latérales et la face inférieure du bloc. Si les deux faces gravées sont les mieux finies, aucune des deux n’a cependant été mise à un niveau constant. Le numéro d’inventaire est inscrit en noir en bas, à droite sur une pellicule isolante.

 

La réalisation du pied gauche apparait comme un des exercices les plus importants pour les apprentis sculpteurs. C’est en effet ce pied qui est figuré en avant, dans la position classique en statuaire égyptienne appelée « attitude de la marche » (YOUNG 1964, p. 250). Le pied gauche symbolise donc le mouvement et la marche d’un individu. Néanmoins, si on le compare au relief du musée du Caire Inv. N° JE 57209 qui est un modèle de sculpteur attesté (TOMOUN 2005, pl. 100c), le bloc du musée Rodin ne serait plutôt à un ex-voto, ce que laisse supposer les corrélats retrouvés au cours des fouilles dirigées par Fl. Petrie au début du XIXème siècle (voir infra).

 

Un objet similaire, quoique de dimensions plus conséquentes (H. 5 cm : l. 13 cm), a été retrouvé dans la ville de Memphis Est (maison B, contexte aux environs de 50 de notre ère) par les équipes de Fl. Petrie (PETRIE 2010, p. 45 et pl. XL, N° 33). Il est conservé à la Glyptotek Ny Carlsberg de Coprenhague (BAGH 2011, p. 54-55, Inv. N° ÆIN 1184).

 

Parmi les objets « mineurs » retrouvés par Fl. Petrie lors du dégagement du site du temple de Koptos au cours de l’hiver 1893-1894, un bloc de calcaire comportant une volée de marche à l’avant et l’empreinte creusée d’un pied droit sur la dalle de sommitale. D’autres blocs de pierre décorés d’empreintes de pieds ayant été retrouvés dans le temple, Petrie suggéra alors qu’une empreinte sacrée de pied se trouvait sur le site, comme dans différents sites du Proche-Orient. Pour lui, ces petits blocs comportant des empreintes de pieds humains sont à comprendre comme des copies (ou des modèles) d’une empreinte sacrée, et donc à considérer comme des « objets de piété ».

(PETRIE 1896, p. 24 et pl. XXI, N° 19).

 

Inscription

Anépigraphe.

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