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Harpocrate au pot

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
Époque Ptolémaïque
[VOIR CHRONOLOGIE]
TERRE CUITE
H : 9,7 cm ; L : 3,9 cm ; P : 5 cm
CO. 2737

Commentaire

Etat de conservation

Complet, le nez est ébréché.

Description

Cet enfant est nu, assis sur une haute base circulaire. Il a la jambe gauche repliée sous lui et la jambe droite tendue en avant. La main gauche est posée sur la cuisse et la main droite est portée au visage. Un pot est posé devant lui sur le sol. Il porte une large couronne de fleurs surmontée d’un pschent. Ces trois éléments permettent d’identifier ici le dieu Harpocrate. Enfin, il porte un pendentif globulaire.

Harpocrate, ou « Horus l’enfant »,  est une divinité de la sphère osiriaque, fils d’Isis et d’Osiris. Très populaire à partir de l’époque ptolémaïque, il intègre le panthéon grec comme fils d’Isis et de Sérapis, quittant ainsi la sphère d’Osiris. Bien que « synnaos theos », c’est-à-dire qu’il partage l’espace sacré du temple d’Isis et/ou Sérapis, il connaît une popularité croissante, dont témoigne l’important nombre d’images du dieu, en particulier dans la sphère alexandrine. Celles-ci proviennent majoritairement des nécropoles orientales d’Alexandrie. Néanmoins, d’autres lieux ont livré du matériel coroplathique représentant le dieu enfant, comme le Fayoum, Athribis, Touna en Moyenne-Egypte, ou encore quelques exemplaires découvert à Coptos par exemple. La répartition de ces représentations n’est pas homogène : elles sont presque absentes du Delta égyptien par exemple. En revanche, la popularité croissante d’Harpocrate permet l’exportation de son iconographie en dehors d’Egypte, à Délos, Myrina ou Tarse entre autres. Il a été proposé que la fondation, sous le règne de Ptolémée IV Philopatôr (222-204 av. J.-C.), d’un sanctuaire à Harpocrate au sein du temple de Sérapis à Alexandrie ait pu influer, en tant qu’acte officiel, sur l’image d’un Harpocrate hellénisé (Ballet 1998, p. 220).

Ces représentation constituent des témoins de l’intégration dans le panthéon hellène, d’un dieu égyptien, qui garde plusieurs de ses attributs d’origine, comme le pschent. La fondation d’un sanctuaire à Harpocrate au sein du temple de Sérapis à Alexandrie, sous le règne de Ptolémée IV Philopatôr (222-204 av. J.-C.), constitue un acte un acte officiel uqui aurait pu influer sur l’image d’un Harpocrate hellénisé (Ballet 1998, p. 220). La figurine Co. 2737, affublée du pschent égyptien mais portant une couronne de fleurs, a les détails du visage difficilement lisibles. Il est néanmoins possible de distinguer un front en demi-lune qui surmonte de petits yeux entre d’épaisses paupières et des lèvres épaisses. Les joues rondes et le corps potelé tiennent au naturalisme de la représentation du dieu enfant. L’ensemble de ces éléments sont attribuables aux tendances stylistiques de la Grèce hellénistique.

Le pot posé devant lui permet d’identifier cette représentation comme celle d’un Harpocrate au pot. Si les vertus fertiles d’Harpocrate sont le plus souvent mises en exergue par une corne d’abondance, cette dernière a parfois été substituée à un pot. Michel Malaise identifie deux groupes principaux d’Harpocrates au pot : Harpocrate tenant le pot contre le flanc gauche, dans lequel il plonge la main droite afin d’en saisir le contenu (Co. 6072 ou 6126), ou la main devant la bouche pour en manger le contenu (Co. 6019) ; Harpocrate, le pot posé à côté de lui (Co. 2503). La substance qu’Harpocrate puise dans ce récipient serait, d’après Michel Malaise, l’athèra, une bouillie réalisée à base de farine, dont les prêtres d’Harpocrate s’enduisaient le visage. Cette bouillie était distribuée au fidèles et servait à nourrir les enfants ou comme remède aux adultes. Ainsi, le pot, comme la corne d’abondance, constitue le symbole de la force nourricière d’Harpocrate, en particulier vis-à-vis des enfants.

Les représentations d’Harpocrate assis par terre, un pot posé devant ou à côté de lui et datées de la fin de l’époque hellénistique sont rares (Jutta Fischer, Nr 572-573) et semblent se faire plus fréquentes à l’époque impériale. En outre, Harpocrate est ici représenté affublé de la bulla, un collier porté par les enfants libres romains. Des représentations d’Harpocrate nu assis au sol, tenant le pot de miel et portant la bulla sont connues par ailleurs (Jutta Fischer Nr. 578, 580-581) et sont datées de la première moitié du IIIe siècle apr. J.-C. ce qui enjoint à proposer une datation basse pour cette figurine, au cours du IIIe siècle apr. J.-C.

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