Égypte > Peut-être région memphite
Nouvel Empire > XVIIIe dynastie (Époque amarnienne ou post-amarnienne)
H. 11,5 CM : L. 10,5 CM : P. 2 cm
Calcaire coquillier polychromé
Co. 3419
Égypte > Peut-être région memphite
Nouvel Empire > XVIIIe dynastie (Époque amarnienne ou post-amarnienne)
H. 11,5 CM : L. 10,5 CM : P. 2 cm
Calcaire coquillier polychromé
Co. 3419
L’œuvre est en bon état de conservation. Quelques épaufrures en surface, ainsi que des éclats (récents). Des griffures plus anciennes sont visibles en haut à droite. L’angle inférieur droit présente des traces d’usure. Du pigment ocre-rouge s’observe sur les lèvres, le menton et les lignes verticales encadrant les textes. Les quatre chants ainsi que le revers présentent des traces d’outil. Ils ont été repris à une époque proche de la mise du relief sur le marché de l’art. Le fragment a été redécoupé en carré, plaçant au centre le visage du dignitaire.
Le fragment a conservé le visage et la main d’un personnage masculin, tourné vers la gauche. Il est modelé en creux par rapport au fond. On remarque la finesse d’exécution du relief et la précision des détails, notamment de la perruque et des doigts. Attitude et aspect trahissent des origines sociales élevées ; il s’agit d’un dignitaire. L’homme, nettement incliné, arbore une perruque masculine mi-longue. Complexe, aux mèches tressées, elle est bordée de trois rangs superposés de boucles en étage qui encadrent le visage et recouvrent les oreilles. Ce modèle de perruque, lourde, coiffait fréquemment les membres de l’aristocratie à partir de la XVIIIe dynastie. Elle est surmontée d’un cône de parfum, posé en équilibre (sur ce cône d’onguent, gage de survie dans l’au-delà, voir CHERPION 1994). Ce cône est, dans l’imagerie égyptologique traditionnelle, lié aux scènes de banquets. L’œil, exagérément grand, est étiré vers la tempe. Destinés à être recouverts de pigments, l’œil et le trait du sourcil qui l’encadre sont restés vierges de toute gravure. Ils semblent aujourd’hui étrangement vides comparativement aux autres éléments du corps. Les lèvres ont conservé leur pigment rouge et la narine est clairement indiquée. Un collier simple, composé de trois rangs de grosses perles sphériques, souligne les deux plis du cou du personnage, marqueurs de son opulence. Les plis du vêtement recouvrant son épaule gauche sont encore visibles sous la perruque, dans le coin inférieur droit du relief. Ce coin présente de fortes marques d’usure de la pierre.
Le personnage se tient dans une attitude d’adoration, marquée par l’inclinaison perceptible de son corps et la position de sa main, élevée au niveau de son visage, paume tournée vers l’extérieur ; l’homme porte respectueusement son regard vers le bas. Les phalanges de sa main sont exagérément étirées et légèrement recourbées aux extrémités. La collection égyptienne du musée Rodin possède un autre relief, datant de la XIXe dynastie et montrant un dignitaire dans la même attitude, mais nettement moins incliné (voir Co. 3591).
Certains indices iconographiques pourraient permettre de situer l’exécution de ce relief aux alentours de la période Amenhotep III - époque amarnienne, notamment les lèvres, pulpeuses et entrouvertes, le double menton renforcé par l’inclinaison de la tête, le sillon naso-labial et les joues creusées. Une colonne de texte, malheureusement incomplète, se situe devant le personnage, au-dessus de sa main. Le texte était encadré par des lignes, dont une seule subsiste, l’autre ayant disparu dans la cassure. Des traces rouges y sont observables. Derrière le personnage, une autre ligne d’encadrement correspond très vraisemblablement au début de l’inscription qui était gravée devant le personnage qui suivait. Il peut donc être restitué que ce relief proviendrait d’une scène ornant la paroi de la tombe d’un particulier du Nouvel Empire, très certainement de la XVIIIe dynastie, peut-être de la région memphite. Ce dignitaire était vraisemblablement représenté aux côtés d’autres personnages, probablement des membres de sa famille.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 179, "Bas-relief fragmentaire, en très mauvais état de conservation, représentant Horus hiéracocéphale tourné vers la gauche, debout, faisant la libation avec le vase [dessin] Calcaire. 32 x 23. Estimé soixante quinze francs."
Donation Rodin à l'État français 1916.
Le relief fut exposé à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux le décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.