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Sarcophage - Fragment de couvercle anthropoïde

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE

FIN ÉPOQUE TARDIVE OU DÉBUT ÉPOQUE PTOLÉMAÏQUE > XXVI– XXXIdynastie > 656 - 30 AVANT J.-C.

[voir chronologie]

CALCAIRE POLYCHROMÉ

H. : 27,4 cm ; L. : 27 cm ; P. : 14,7 cm 

Co. 967

Commentaire

Etat de conservation

L’œuvre est un fragment du couvercle d’un sarcophage anthropoïde en pierre, dont seul le visage est conservé au musée Rodin ; le reste du couvercle et la cuve associée ont disparu. La majeure partie de la perruque, des oreilles et du menton ont disparu. La polychromie d’origine est encore partiellement conservée : les sourcils et l’iris des yeux sont peints en noir, alors que la ligne de démarcation entre la perruque et le front est peinte en rouge, couleur utilisée également pour rehausser la bouche. Des pointes de rouge-rosé soulignent l’intérieur de chaque extrémité du contour des yeux. L’œuvre comporte de nombreuses éraflures et épaufrures en surface, conséquences probables de manipulations récentes. Une tache de rouille, dont l’origine n’est pas identifiée, macule le coté droit de la perruque ; sur la joue droite, à proximité de la narine, une tache verte épaisse correspondrait à des résidus de corrosion du cuivre, dont l’origine est également inconnue. Quelques éclaboussures de peinture orangée sont perceptibles sur la joue droite et sous la lèvre inférieure, du côté droit. Le revers, laissé brut, est parsemé de traces d’outils de taille de pierre. Enfin, une étiquette octogonale blanche et bleue, ancienne et sans inscription lisible, est collée sur la cassure, au niveau de la partie supérieure du crâne.

Description

L’état de conservation de l’œuvre ne permet qu’une description limitée. L’aspect général de l’œuvre, son style et surtout la partie arrière, laissée brute et légèrement incurvée, ne laissent aucun doute quant à sa nature : il s’agit du fragment du visage d’un couvercle de sarcophage anthropoïde en pierre. Les détails du visage sont peu nombreux à commenter mais il faut noter le départ d’une perruque lisse - sans doute tripartite - et des joues pleines. De par l’état fragmentaire de l’objet, les yeux du personnage sont particulièrement mis en valeur. Grands et rapprochés, la pointe lacrimale de l'oeil descend légèrement, l'autre extrémité remonte vers les tempes, et les paupières sont soulignés d’un trait de fard qui se prolonge jusqu’aux tempes en suivant la courbure de la paupière supérieure ; le tout est traité en léger relief. Les sourcils, d’abord horizontaux, se courbent très légèrement vers les tempes.

 

Au regard de son état fragmentaire, il est impossible de savoir si le sarcophage était destiné à accueillir une femme ou un homme.

 

Quelques détails stylistiques incitent néanmoins à dater ce visage de la fin de la Basse Époque ou de la première moitié de l’époque ptolémaïque. Les joues pleines et l’expression sereine du visage, le rendu des yeux et la bouche fine largement badigeonnée d’ocre rouge rappellent des parallèles tardifs (Type E, b, cf. BUHL Marie-Louise, The Late Egyptian Anthropoid Stone Sarcophagi, Arkæologisk-Historisk Række VI, 1959, p. 18-19, 69-91 ; LEITZ Christian, MAHROUS Zeinab, TAWFIK Tarek (éd.), Catalogue of Late and Ptolemaic Period Anthropoid Sarcophagi in the Grand Egyptian Museum, GEMP I, 2018 (passim). Bien que comparable à un autre fragment de sarcophage conservé au Musée Rodin (Co. 5781), celui-ci est sans doute un peu plus tardif.

Œuvres associées

Le musée Rodin conserve un fragment de sarcophage comparable, Co. 5781, bien que celui-ci soit un peu plus tardif. 

Inscription

Anépigraphe. 

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Meudon / Objets non en vitrine / salle des antiques, 541, "Masque en calcaire compact ?, provenant sans doute d'un sarcophage. La coiffure manque. Une main moderne a rehaussé de couleur le bandeau du kleft, les yeux et la bouche. Haut. 29 cent. Environ. Estimé dix huit cents francs."

Donation Rodin à l'État français 1916.

Commentaire historique

L’œuvre était exposée en 1913, dans la salle des antiques à Meudon. Elle fut déposée au Département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre en 1933, où elle fut inventoriée sous le numéro E. 15551, « Face d’un cercueil anthropoïde en calcaire, menton mutilé. Epoque ptolémaïque, Haut. 0,28 » dépôt auquel le musée Rodin a mis fin en 1967 pour sa présentation dans l’exposition Rodin collectionneur.

 

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