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Instrument orné d’une Aphrodite pudique

Provenance inconnue

Fin de l’époque romaine ?

H. 8,3 cm ; l. 1,6 cm ; P. max. 0,6 cm

Os long de bœuf

Co. 2053

Commentaire

Etat de conservation

Cet instrument offre une teinte crème sur la face principale, avec des zones plus blanches correspondant à des parties légèrement délitées. Le dos révèle une teinte beige clair plus soutenue. Le peu de sédiments conservés laisse à penser que le relief a sans doute déjà fait l’objet d’un nettoyage. Seule une couche de salissure superficielle, avec de discrètes marques noires, le recouvre. De petites traces bleues ont été observées au-dessus du pied gauche de la figure par la restauratrice V. Picur.

 

Les deux faces présentent un fendillement longitudinal généralisé. Un délitement s’observe en partie supérieure, au niveau du visage et de la poitrine, ainsi que sur la jambe gauche. Un éclat endommage l’extrémité supérieure, au revers. De petits manques de matière sont bien visibles sur les seins. On note également de minuscules éclats aux extrémités. Des rayures transversales barrent le ventre.

Description

La pièce étroite, aux extrémités courbes, accueille une divinité féminine nue, qui occupe toute la surface disponible. Adoptant une attitude statique, celle-ci est légèrement tournée vers la gauche. Le corps semble comprimé, en raison de l’étroitesse de la matrice osseuse. Plusieurs détails iconographiques invitent à identifier une représentation d’Aphrodite pudique : la nudité de la jeune femme, le diadème qui ceint sont front, ainsi que la main gauche masquant le pubis. Le bras gauche est inexistant.

 

Dotées de proportions courtes, la déesse présente un buste et un visage de face, tandis que ses jambes sont orientées vers la gauche. Leur position peu naturelle traduit une difficulté à rendre avec justesse l’anatomie féminine. La tête massive, au menton en pointe, se raccorde au buste sans cou. Elle offre des traits très effacés. Les yeux ont été incisés de part et d’autre d’un nez droit, qui surmonte une bouche fermée. Les cheveux parés d’un diadème sur le front, retombent sur les épaules. La poitrine située trop haut sur le buste surplombe un ventre légèrement enflé. Les jambes semblent particulièrement courtes par rapport au buste.

 

La maladresse qui se lit dans le rendu des proportions et de l’anatomie féminine, transcrit un savoir-faire hésitant. Si la figure rappelle par sa rigidité celle de l’applique Co. 2043 du musée Rodin, le traitement paraît toutefois moins frustre. La simplification des formes, et le peu d’attention portée au modelé, complètement aplati, dénote une prise de distance par rapport à la tradition classique. L’aspect poli de l’objet témoigne d’une utilisation longue de l’objet, comme ses extrémités arrondies, très émoussées. La fonction de cet objet ne peut être déterminée, mais en tout état de cause, son usure suggère qu’il a pu être utilisé comme lissoir. Un poli similaire s’observe sur un objet de même forme, aux dimensions proches, mais non décoré, provenant d’Antinoé (AF 927.1, musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes). La représentation d’Aphrodite sur notre instrument pourrait nous conduire à imaginer que la propriétaire en était une femme. La silhouette stylisée invite à placer la production de la pièce à la fin de l’époque romaine, voire à une date plus tardive.

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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