Égypte > provenance inconnue
IIe - IVe siècle ap. J.-C. ?
Os de bœuf
H. 7,3 cm ; L. 3,7 cm ; P. 0,9 cm
Co. 2089-Co. 2137
Égypte > provenance inconnue
IIe - IVe siècle ap. J.-C. ?
Os de bœuf
H. 7,3 cm ; L. 3,7 cm ; P. 0,9 cm
Co. 2089-Co. 2137
Ce fragment d’applique, à la teinte ivoirine sur sa face principale se démarque par une coloration jaune foncé au revers. La partie centrale offre d’ailleurs une tonalité ocre brun. Des petites traces ocre jaune s’observent sur les parties les plus en saillie.
Formé de deux morceaux recollés, ajustés au niveau du cou du personnage, l’applique est brisée sur tous ses côtés. Un minuscule éclat a été refixé précisément à cet endroit. On note une desquamation importante au dos, avec un dédoublement de la paroi osseuse. Sur la face externe, on constate des griffures de surface.
torse nu fermement modelé, supporte par l’intermédiaire d’un cou très court, une tête volumineuse tournée vers la droite. Le ventre légèrement enflé est bordé d’un drapé qui en souligne l’arrondi. Le pan d’un manteau recouvre l’épaule gauche. Se découpant strictement de profil, le visage est délicatement traité et présente un relief prononcé. Il semble incliné vers le haut. L’épaisse chevelure est rendue par des mèches souples tombant dans le cou. Sous un front bombé, un nez long et fort surmonte des lèvres entrouvertes. Le travail de l’œil s’avère minutieux. Le globe oculaire rendu par une protubérance circulaire saillante est percé en son centre pour signaler la pupille. Un polissage très poussé confère un exceptionnel moelleux aux chairs.
La posture, le torse nu et la chevelure du jeune homme invitent à y reconnaître peut-être un Triton. Participant au cortège de Poséidon et Amphitrite, ces divinités marines accompagnent les Néréides, environnés de monstres aquatiques. Quelques pièces consacrées à l’évocation du thiase marin offre des similitudes avec notre fragment et tendent à valider notre hypothèse. Les attitudes du jeune Triton d’une large applique du musée archéologique de Split (MARANGOU 1976, p. 115 pl. 47b) ou d’un élément de placage allongé du Victoria & Albert Museum (824-1905 : LONGHURST 1927, p. 22, BECKWITH 1963, p. 12, 49, fig. 27) rappellent celle de notre créature marine, comme leur chevelure et la musculature sensible de leur buste. Si le type iconographique tend à rapprocher cette pièce des appliques du IIIe-IVe siècle, la forte plasticité du buste et du visage pourrait nous inciter à placer sa fabrication avant.
Comparaisons :
-Londres, Victoria & Albert Museum, 824-1905 (rapprochement iconographique).
-Split, musée archéologique (cf. MARANGOU 1976, pl. 47b) (idem).
Anépigraphe.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.