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Tête d'homme

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE

Époque hellénistique ou impériale

TERRE CUITE 
CO. 2710

Commentaire

Etat de conservation

Etat fragmentaire. Seule la tête est conservée. Le revers de la calotte crânienne manque.

Description

Il s’agit d’une tête d'homme barbu aux cheveux courts mais épais. Le soclage fit artificiellement pencher la tête en avant et vers la gauche. Le visage affecte une forme ovale. Le personnage représenté a un haut et large front marqué de deux rides d’expression. Ses arcades sourcilières sont épaisses et relevées au-dessus des yeux écarquillés dont la pupille et l’iris sont marqués par un creux. Il a le nez court et largement épaté et les lèvres épaisses. Il a la bouche entrouverte. La joue gauche est marquée par un sillon oblique. La pilosité des cheveux, de la barbe et des sourcils est stylisée et représentée par la juxtaposition de petites marques creuses. Celles-ci ont été réalisées à la pointe après moulage de l’œuvre. 
La physionomie du personnage permet de reconnaître ici un visage de noir, parfois désigné sous le terme « Ethiopien ». La strie transversale présente sur la joue gauche correspond vraisemblablement à une trace d’outil accidentelle survenue lors de la réalisation de l’œuvre plutôt qu’à un signe distinctif supplémentaire. Les rides d’expressions du front, les yeux écarquillés et l’ouverture de la bouche participent à l’expressivité de la figure. Celle-ci permet de dater la figurine à partir de l’époque hellénistique. La pilosité stylisée de la barbe à baisser la datation à la fin de l’époque hellénistique, voire au début de l’époque impériale (entre le IIe siècle avant J.-C.  et le Ier siècle après J.-C.), comme le propose Violaine Jeammet en 2013 (in PICARD 2013, p. 355). 
C’est à l’époque hellénistique qu’apparaissent diverses représentations classées sous l’appellation abusive de « grotesques ». Ce terme désigne une série de motifs très populaires à l'époque hellénistique, ayant en commun la représentation de figures grimaçantes et contorsionnées à l'aspect disgracieux. Ce terme est employé pour désigner les figurines de plusieurs ensembles iconographiques : les cas pathologiques – la qualité de la réalisation de beaucoup de ces objets permettent d'ailleurs de reconnaître des maladies et des handicaps : hydrocéphalie, lordoses, gibbosités, etc… - ; les représentations dites « réalistes », que l'on peut rapprocher des « sujets de genre » ; enfin, les caricatures de diverses catégories sociales, qu’il s’agisse des prêtres ou de personnes de rang subalterne. A Alexandrie, les étrangers constituaient une catégorie sociale ayant également fait l’objet de représentations comiques et caricaturale. Les figurines Co. 2710 et Co. 2721 relèvent peut-être de cette production. Par ailleurs, plusieurs figurines de la collection d’Auguste Rodin (Co. 2730, Co. 2748, Co. 5637) représentent par exemple des soldats macédoniens sous le mode de la caricature.
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