Egypte > provenance inconnue
Époque saïte
H. 13,7 CM; L. 10,2 CM; P. 6,6 CM
Pierre sombre (grauwacke ?)
Co. 894
Egypte > provenance inconnue
Époque saïte
H. 13,7 CM; L. 10,2 CM; P. 6,6 CM
Pierre sombre (grauwacke ?)
Co. 894
L’œuvre est en assez bon état de conservation. Seule la partie supérieure de la figure est conservée. On remarque de nombreux éclats et cassures, notamment sur la partie droite du visage. Les traces d’un enduit moderne ou d’une substance adhérente claire se remarquent au niveau de l’œil droit, sur le nez et les lèvres du personnage, à des emplacements correspondants à des éclats.
Cette statuette, cassée dans la diagonale au niveau des bras et de l’abdomen, représente un personnage masculin torse nu, adossé à un pilier dorsal inscrit.
Le personnage, au visage arrondi, est coiffé d’une large perruque évasée, aplatie sur le sommet de son crâne à la manière des statuettes du Moyen Empire comme la statuette musée Rodin Inv. N° Co 785. Sans raie médiane et formée de longues mèches simples formant chevrons à l’arrière, ce type de coiffure met particulièrement en valeur la finesse des traits du visage. Les oreilles surdimensionnées, bien visibles, semblent maintenir ces mèches (sur cette perruque, voir le commentaire de la statuette musée Rodin Inv. N° Co. 784).
Représenté torse nu et dépourvu de toute parure, le corps athlétique de cet homme, en pleine force de l’âge, est magnifié tant par la finesse du grain de la pierre sombre dans laquelle il été sculpté que par la simplicité affirmée de sa représentation, attestant la maîtrise de l’artisan. Un pilier dorsal de section carrée s’élève dans son dos, jusqu’au niveau de la perruque. Il est inscrit de deux colonnes de hiéroglyphes finement incisés dont la lecture nous indique qu’il s’agit de la représentation d’un particulier, et non d’un personnage royal ou d’une divinité.
Toute la partie inférieure de son corps étant manquante, il n’est plus possible de connaître le vêtement qu’il portait, ni sa position initiale : debout, assis ou agenouillé.
Ce qui est conservé de ses membres supérieurs permet de remarquer que ses bras sont légèrement décollés du corps. L’observation de profil du bras gauche suggère un angle : le personnage tenait peut-être une effigie divine, ou l’image du dieu enclose dans un naos ou gravée sur une stèle. De telles représentations, apparues à la XVIIIe dynastie, se multiplièrent au cours du premier millénaire avant notre ère. Ces objets incarnent une évolution dans la culture matérielle et les pratiques religieuses privées à partir du Nouvel Empire, se prolongeant et s’amplifiant aux siècles suivants. De tailles très variables, elles étaient originellement placées dans les parties accessibles des sanctuaires, parfois même taillées dans des pierres relativement nobles (voir PERDU 2012, p.13-21 et p. 34-35). Par la présence de ces objets, les particuliers d’un certain niveau de fortune avaient la possibilité d’entretenir une relation privilégiée avec la divinité tutélaire du sanctuaire, voire même d’espérer partager les offrandes destinées au culte journalier si leurs représentations se trouvent sur le chemin emprunté par les prêtres après avoir servi l’autel divin (voir PERDU 2012, p. 34-35). Ce type de petite statuaire privée se retrouve dans la plupart des collections égyptologiques, comme par exemple au Metropolitan Museum of Art de New York la statue assise miniature d’époque kouchite Inv. N° 54.28.1, ou celle d’un dignitaire debout, tenant un naos contenant une figure d’Osiris Inv. N° 25.2.10.
Sur le pilier dorsal, une inscription est disposée en deux colonnes de hiéroglyphes, séparées par une ligne. Les signes sont incisés de droite à gauche. Seul le début de chaque colonne est conservé.
(1)Que le dieu local du père divin Ouah[ib]rê[…]
(2) engendré pour Diasetouret se place derrière [lui…]
Remarque : La partie conservée de l’inscription correspond à la « formule saïte », inscrite régulièrement sur le pilier dorsal des statues.
Voir H. De Meulenaere JEOL 34 (1995-1996), p. 81-85 ; K. Jansen-Winkeln, SAK 28 (2000), p. 83-124.
(traduction D. Farout).
Ancien numéro d'inventaire D.R.E 311.