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Homme - tête

Égypte > Provenance inconnue

Fin Troisième Période intermédiaire ou début Basse Époque  > XXVe - XXVIe dynastie > 750 – 525 avant J.-C.

[voir chronologie]

Basalte

H. : 12 cm ; L. : 13 cm ; P. : 8,3 cm

Co. 821

Commentaire

Etat de conservation

Seule la tête et le départ de l’épaule gauche de la statuette sont conservés. Des traces de cassures – peut-être intentionnelles ? - sont observables au niveau du nez, de la bouche et du sourcil gauche, formant une sorte de large balafre qui défigure le personnage. Présentant un aspect noirci, il se pourrait qu’elle résulte de l’action du feu, sans certitude toutefois. Seuls vestiges de la bouche, les commissures des lèvres comportent de petites traces jaunes sur lesquelles il est difficile d’en dire plus. Au revers, une dépression de forme circulaire témoigne d’un impact. Placée au même niveau que l’éclat de la face, il peut également s’agir d’une usure, dont la cause n’est pas connue. Au niveau de l’épaule gauche, la statuette est brisée à l’avant. Toute la surface de la pierre est parsemée de traces terreuses et blanches, incrustées notamment dans les stries de la perruque. Enfin, la matière semble friable en surface par endroit, avec de légers décollements de la pierre, notamment au niveau de la balafre centrale du visage.

Description

L’état fragmentaire de la statuette ne permet pas de restituer l’attitude du personnage. Celui-ci porte une perruque évasée mi-longue sans raie médiane et striée, laissant les oreilles apparentes. Ces dernières sont larges et relativement haut placées. Bien que très abîmé - ce qui lui confère un aspect sévère - le visage présente quelques caractéristiques notables : des pommettes assez hautes, des yeux haut mais petits, légèrement inclinés vers le nez, ornés d’un double trait de fard traité en relief au niveau de la paupière supérieure, auquel répond le sourcil, lui aussi en relief et épousant la forme du fard à paupière. En l’absence d’inscriptions et compte tenu de l’état de conservation de la statuette, la datation de l’œuvre repose sur des critères stylistiques et iconographiques. 

 

La perruque évasée sans raie médiane - ici striée - est attestée dans l’art égyptien dès le Moyen Empire, puis au Nouvel Empire - plus rarement à l’époque ramesside - et surtout pendant la Troisième Période intermédiaire (BRANDL Helmut, Untersuchungen zur steinernen Privatplastik der Dritten Zwischenzeit: Typologie - Ikonographie - Stilistik, II, Berlin, 2008, p. 354-355 ; PERDU Olivier, Les statues privées de la fin de l’Égypte pharaonique (1069 av. J.-C.-395 apr. J.-C.), Tome I : Hommes, catalogue du musée du Louvre, Paris, 2012, p. 41) ; elle a presque disparu au début de l’époque lagide. Les chevrons que forment les stries à l’arrière trouvent de bons parallèles, en V inversé très pointu, à la fin de la Troisième Période intermédiaire (BRANDL, op. cit., p. 354, fig. 37; II, pl. 52). Cette date, qui pourrait convenir à cette statuette, ne peut être avancée qu’avec une grande prudence. La forme du visage se retrouve d’ailleurs dans une statue provenant de la Cachette de Karnak. Datée de la Troisième Période intermédiaire ou de la XXVIe dynastie, elle appartient à un certain Neschoutefnout (Caire JE 37849 = CK 517, cf. la notice en ligne sur la Base Cachette IFAO), et présente quelques aspects archaïsants. Il est possible que la statuette du musée Rodin soit elle aussi une œuvre inspirée par des modèles plus anciens, du Moyen ou du Nouvel Empire. Cette tendance archaïsante dans l’art, qui commence dès la fin de l’époque libyenne, est surtout en vogue sous la XXVe et durant la première moitié de la XXVIe dynastie, ce qui inciterait à proposer pour la tête Co. 821 une datation un peu plus tardive (PAYRAUDEAU Frédéric, « Les prémices du mouvement archaïsant à Thèbes et la statue Caire JE 37382 du quatrième prophètre Djedkhonsouiouefânkh », BIFAO 107, 2007, p. 141-156, et en particulier p. 151, n° 39 à propos du parallèle provenant de la Cachette de Karnak). Les oreilles du personnage, larges et bien visibles, pourraient être un emprunt à l’art du Moyen Empire ; la perruque peut également constituer une référence archaïsante. Cependant, hors contexte et sans la partie inférieure de cette statuette (vraisemblablement inscrite), on ne peut exclure l’hypothèse d’une œuvre remontant en fait à une plus haute époque que la première moitié du Ier millénaire avant J.-C.

Inscription

Anépigraphe. 

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

Donation à l’État français en 1916.

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