Égypte > provenance inconnue
Datation > Après la XIIe dynastie
H. 25 CM : L. 43,7 CM; P. 13,3 CM
Granite
Co. 1696
Égypte > provenance inconnue
Datation > Après la XIIe dynastie
H. 25 CM : L. 43,7 CM; P. 13,3 CM
Granite
Co. 1696
L’œuvre est en bon état de conservation et toutes les faces sont d’origine. La pierre est cependant érodée, faisant perdre leur lisibilité aux reliefs. On observe de petites cassures sur le bord supérieur et le bord droit. Au niveau du canal d’écoulement des eaux lustrales, une cassure centrale a mutilé le bec en saillie.
Les tables d’offrandes apparaissent avant l’Ancien Empire. En effet, un petit bassin très finement sculpté en grauwacke, conservé au Metropolitan Museum of Arts à New York (MMA 19. 2.16) et daté de la période thinite, en représente peut-être le premier exemplaire connu. L’Égypte a livré un nombre incalculable de ces objets pour la période pharaonique et au-delà. Il s’agit en effet d’un élément incontournable du mobilier funéraire et cultuel. Normalement laissées accessibles aux visiteurs, elles étaient en général placées dans la chapelle de culte du propriétaire de la tombe, afin de permettre aux vivants d’y effectuer des libations, le dépôt d’offrandes alimentaires et d’autres rites liés. La représentation des offrandes en bas-relief sur l’objet permettait non seulement d’en signifier la raison d’être mais également, dans le cas où plus personne n’effectuait ces rituels pour le défunt, d'assurer de façon pérenne son approvisionnement dans l’au-delà.
La table d’offrandes Co. 1696 présente un schéma relativement simple : une face supérieure rectangulaire, entaillée par un canal servant aux libations liquides, et bordée d’une frise de hiéroglyphes, un caractère qui apparaît à partir de la VIe dynastie (LEGROS 2008, p. 241 ; 2016, p. 89). L’intérieur prend la forme d’un bassin très légèrement creusé, dans lequel sont représentés en bas-relief quatre pains ronds, une aiguière ḥst de part et d’autre, et un vase cordiforme de type ḥbt au centre. Contrairement aux tables d’offrandes de l’Ancien Empire à la XIIe dynastie (LEGROS 2008, 2016 ; ILIN-TOMICH 2018), la table Co. 696 n’adopte pas la forme d’une natte vue de profil, surmontée d’un pain conique, comme la table d'offrandes de Hénénou (Co. 939) conservée au musée Rodin. Si cette iconographie est caractéristique et fondamental pour les tables d’offrandes jusqu’à la fin du Moyen Empire, une composition très simple formée d’aiguières ḥst et de plusieurs pains ronds se retrouve aussi dans les tendances archaïsantes de la Troisième Période intermédiaire, dont le pain conique a en revanche disparu. On peut par exemple comparer les tables du British Museum Inv. n° EA 976, ou du Metropolitan Museum Inv. n°15.3.1150), datées du Moyen Empire, aux nombreux exemplaires où le pain conique a disparu, comme par exemple les pièces du Musée du Caire Inv. n° CG 23146, 23147, 23148, 23149 ou 23153 (KAMAL 1906-1909), datées de l’époque ptolémaïque. Un autre critère distinctif de ces tables tardives est l’absence de petits bassins profonds aux bords biseautés (en forme de « diamant »), élément que l’on retrouve là encore sur la table Co. 939, datée du Moyen Empire.
Même si la datation est encore à déterminer, la table d’offrandes Co. 1696 serait donc à attribuer assez probablement aux époques tardives à ultérieures.
Au vu de cette datation tardive, il n’est pas étonnant qu’elle soit réalisée en pierre de type granite : les pierres sombres, granite, diorite et basalte, sont particulièrement prisées aux périodes tardives de l’histoire égyptienne, et notamment à partir de la Troisième Période intermédiaire. Le choix du matériau fait également écho à l’importance du défunt auquel elle était destinée, par opposition à un objet réalisé en calcaire par exemple, pierre à la fois d’accès plus facile et plus aisée à tailler. Aux dimensions notables de cette table, s’ajoute ainsi la dureté du matériau utilisé.
La surface est bordée d'un cadre inscrit de hiéroglyphes en creux.