Matière et technique

Matériau : Calcaire.

Le sculpteur a mis en œuvre deux techniques : la scène figurée a été réalisée en relief dans le creux – les motifs sont creusés par rapport au plan avec des différences d’épaisseur pour rendre les volumes et les détails sont incisés – tandis que les hiéroglyphes ont été simplement gravés.

 

Modification matérielle

Le relief a été déposé à une date inconnue, antérieure à 1913.

Un système de présentation a été installé au revers du relief : celui-ci est fixé sur un cadre métallique qui permet de le présenter verticalement. Ce cadre (28 cm x 22 cm) est composé de quatre morceaux de cornière soudés de 2 cm de côté ; il est fixé par les quatre angles (dont un concerne le morceau collé) à l’aide de boulons, de tiges filetées et de fourreaux, à grand renfort de mastic polyester. L’ensemble du cadre est patiné en noir. Trois percements dans la cornière supérieure permettent l’accrochage.

Sous la cassure de l’angle supérieur droit, au revers, une inscription ancienne, partiellement lisible, est tracée en bleu clair « N° 89 […] ». Elle est en partie cachée par le cadre métallique.

Le numéro d’inventaire actuel « co. 953 » a été inscrit à l’encre noire sur un pellicule isolante, placée dans l’angle inférieur droit, au revers de l’œuvre.

 

Le revers est maculé de multiples petites taches qui correspondent à la projection accidentelle d’un produit gras ; il est également marqué de petites taches noires non déterminées.

 

Etat de conservation

L’œuvre est en assez bon état de conservation. Ce fragment de relief en calcaire adopte une forme quasiment carrée ; aucun chant n’est original. Les chants supérieur, inférieur et gauche sont plans et présentent des traces de ciseau et de râpe. Les traces d'outils ont été coupées pas le sciage du dos, ce qui prouve que le chant a été rabattu avant le sciage. Les traces d'outils ne sont pas incompatibles avec un travail antique.. Le chant droit est une cassure et ne semble pas présenter de trace d’outil. Au revers, de nombreuses traces de sciage témoignent elles aussi de la dépose du relief. Le revers présente par ailleurs une cassure dans l’épaisseur due au sciage.

L’épiderme de la pierre est émoussé, griffé et épaufré. L’angle inférieur gauche montre une large cassure dans l’épaisseur. L’angle supérieur droit a été cassé puis recollé.

On constate des traces de terre sur la face et les chants, à l’exception de l’angle supérieur droit, qui a été nettoyé de façon drastique et de la cassure de l’angle inférieur gauche.

 

Restauration

L’angle supérieur droit a été cassé puis recollé au mastic polyester. Ce mastic a été appliqué grossièrement et en débordements. Il a également été nettoyé en profondeur (il a perdu sa terre de fouille). La date de ces interventions n’est pas connue, mais le recollage doit être antérieur ou contemporain du montage sur cadre.

 

Intervention de la maison André à l’occasion de l’exposition Rodin collectionneur en 1967-1968 : montage sur cadre métallique.

 

Intervention de Sophie Joigneau et Marie Louis en novembre 2000 : fixage d’urgence par facing à l’aide de papier japon et Culminal MC3000® à 1% dans un mélange d’eau et d’éthanol (40/60) pour traiter des feuilletages légers ponctuels de la surface de la pierre.

 

Intervention de Sophie Joigneau et Marie Louis en novembre 2010 : dépoussiérage au pinceau très doux sous aspiration ; protection de l’inscription ancienne du revers par un film Butvar B79® (polybutyral de vinyle) à 3% dans l’éthanol ; élimination des facing à l’aide de bâtonnets ouatés humectés d’eau déminéralisée ; élimination de l’empoussièrement superficiel par gommage ; nettoyage par application de papier kleenex® imbibé de pâte Mora liquide (composée de bicarbonate d’ammonium, d’EDTA sel disodique, de tensio-actif et d’eau déminéralisée) ; rinçage à l’eau claire ; consolidation de quelques légers soulèvements en feuillets par de petits solins (poudre de pierre liée à la résine acrylique Primal AC33® et à l’eau déminéralisée) ; élimination mécanique au scalpel des débordements de mastic polyester à l’angle supérieur droit (sur la face et les chants) ; retouches aux pastels secs pour masquer la ligne blanche de cassure révélée par cette élimination.

Traitement du cadre métallique : démontage afin de permettre le nettoyage du revers ; application d’une couche de protection, le Butvar B79® à 3% dans l’éthanol, sur le métal ; remontage du cadre métallique après nettoyage.

< Retour à la collection