Matière et technique
Matériau : Grauwacke probablement
La roche est homogène, à grains fins et de couleur gris foncé. C’est pourquoi nous proposons d’y voir de la grauwacke, appelée pierre de bekhen en égyptien, une sorte de schiste dont les gisements se trouvent dans le désert oriental. La seule carrière connue se situe au Ouadi Hammamat ; elle a été exploitée depuis l’époque prédynastique jusqu’à la période romaine.
Le matériau de la statue Co. 881 a également été identifié comme du « granit gris », une appellation non reconnue par De Putter et Karlshausen qui lui substituent le terme de « granitoïde » (DE PUTTER, KARLSHAUSEN, 1992, p. 81-82). Seule son analyse en laboratoire permettra de l’identifier avec certitude.
Modification matérielle
Une ouverture moderne a été percée dans la cassure inférieure afin d’y insérer la tige de section carrée d’un socle métallique. Laqué en noir, ce système de présentation a sans doute été réalisé par la maison André à l’occasion de l’exposition Rodin collectionneur.
Le numéro d’inventaire actuel « Co 881 » a été inscrit à l’encre blanche sur une pellicule isolante placée à l’extrémité inférieure de la face latérale gauche du pilier dorsal.
Etat de conservation
Bien qu’il s’agisse d’un fragment assez conséquent, l’état de conservation de l’œuvre est moyen. Dans sa partie supérieure, elle est préservée à mi-hauteur du torse du personnage, mais les bras ont presque totalement disparu (il reste des traces de l’avant-bras gauche) ; elle conserve encore la base de la main gauche, ainsi que la main droite – marquée par un éclat conséquent – et la partie supérieure du poignet droit. La partie supérieure droite du pilier dorsal a disparu dans une cassure, qui a emporté le bras droit et tout le flanc droit jusqu’au niveau des reins. La tête de la figure divine a totalement disparu.
Dans sa partie inférieure, une cassure traverse en biais la statue, depuis le genou droit jusqu’au mollet de la jambe gauche ; elle est un peu plus basse au niveau du pilier dorsal.
Des épaufrures de tailles variables parsèment l’œuvre, notamment, pour les plus importantes, les arêtes du devanteau du pagne ; on constate quelques petits éclats sur la main droite et les attributs de la divinité, la main gauche du personnage, les deux profils du dieu et du personnage.
À l’arrière, les arêtes du pilier dorsal sont constellées de nombreux éclats de différentes tailles. Une partie de l’inscription a été arasée, résultat des conditions d’enfouissement plutôt que d’une action anthropique. Le pilier dorsal présente plusieurs paillettes ocre rouge, peut-être des restes de polychromie.
Restauration
Intervention de la maison André vers 1967 : montage sur socle.