Provenance inconnue
Ier-Ve siècle ap. J.-C.
L. 9,85 cm ; l. 0,45 cm ; ép. max. 0,3 cm
Os
Co. 5669
Provenance inconnue
Ier-Ve siècle ap. J.-C.
L. 9,85 cm ; l. 0,45 cm ; ép. max. 0,3 cm
Os
Co. 5669
L’aiguille offre une teinte crème uniforme. Hormis la pointe qui est cassée, elle ne présente que quelques petites taches brunes et des stigmates laissés par des radicelles. Des sédiments sont encore présents au niveau du chas.
Le sommet en palette aplatie de l’aiguille affecte une forme légèrement pointue. Alors que l’extrémité supérieure montre une section rectangulaire, la zone sous le chas dessiné en 8, se caractérise par une section ovale. Le corps de section circulaire se prolonge en une pointe longue. En raison de sa forme, le chas devait sans doute permettre le passage de plusieurs fils de trame.
Découvertes en grand nombre sur les sites d’époque romaine, les aiguilles à chas en os trouvent des correspondances en métal et en bois. Divers types ont été définis en fonction de la forme des têtes et des chas. Les têtes offrent des terminaisons coniques, pyramidales ou plates, comme sur notre exemplaire, tandis que les chas peuvent être circulaires, en forme de « 8 », ou rectangulaires. Certains chas sont composés de plusieurs perforations tangentes qui dessinent une forme allongée et complexe. Dans certains cas, une corrélation a été établie entre la forme de la tête, sa section et le dessin des chas. Les aiguilles au sommet en palette paraissent souvent dotées de chas rectangulaires complexes (ANDERES 2015 p. 31).
Correspondant à des types assez standardisés, les différentes catégories d’aiguilles devaient être dévolues à des fonctions précises. La finesse des pointes ne permet pas d’envisager leur recours pour perforer des textiles très fins. Cette fonction était volontiers réservée aux aiguilles en métal plus solides. On pouvait sans doute utiliser les aiguilles en os pour coudre des textiles à trame lâche, ou du cuir, après que les trous aient été préparés au poinçon, mais aussi dans le cadre de travaux de matelassage et de passementerie (BÉAL 1983 p. 163 ; ANDERES 2015, p. 31-32).
La collection du Landesmuseum renferme deux parallèles dotés d’un chas en forme de 8 (MIKLER 1997, p. 55, 149, pl. 41/3-4), ainsi que le musée de Budapest (BIRÓ 1994, n° 522-523). Notre exemplaire répond au type Béal A XIX 6 et trouve une analogie parlante dans la collection du musée de Nîmes (BÉAL 1984 n° 154 p. 44, pl. 7). Le chas de notre aiguille n’est fait que de deux perforations circulaires tangentes, tandis que ce spécimen nîmois révèle un chas obtenu à partir de trois perforations. Le site d’Avenches a livré des types similaires, mais perforés aussi de trois chas (SCHENK 2008, n° 602-603 p. 64-65, 206, fig. 120 p. 278). D’après A. Schenk, ce type à sommet en palette paraît avoir une durée de vie assez longue, du Ier au Ve siècle.
Comparaisons :
-Budapest, musée national, inv. 141.1888.49 (BIRÓ 1994).
-Mayence, Landesmuseum, inv. Nr. 64/75c, inv. Nr. F. 4177 (MIKLER 1997).
-Nîmes, musée de la Romanité, sans inv. (BÉAL 1984).
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.