Cure-oreille

Provenance inconnue

Époque romaine

L. 6,8 cm ; D. max. 0,55 cm

Os

Co. 3644

Commentaire

Etat de conservation

De couleur jaune crème, l’objet révèle une teinte brune sur le côté dextre. Les grandes taches noirâtres laissent à penser qu’il a peut-être été collé sur un support, par le passé. L’extrémité proximale de l’ustensile est brisée. Cette cassure a engendré une série de fentes et de fissures longitudinales.

Description

Le cure-oreille appartient à une famille d’instruments de toilette bien représentée dans les provinces occidentales, comme dans les régions orientales de l’Empire romain. Connu aussi par de nombreux exemplaire en métal (BERTRAND 2003, p. 99-112), cet ustensile très courant, répondait sans doute à la fois à un usage hygiénique et médical. Grâce à sa petite palette, il devait être employé pour nettoyer des plaies ou appliquer des remèdes. Il est probable qu’il ait aussi été mis à contribution dans la préparation de produits pharmaceutiques ou cosmétique. Son petit cuilleron plat se montrait particulièrement adapté pour déposer avec précision onguents et fards sur la peau (SCHENK 2008, p. 40-41).

 

Doté d’une tige droite et cylindrique, l’ustensile s’apparente fortement à l’autre cure-oreille conservé dans les collections du musée Rodin (Co. 5666). La partie utile effilée se termine par une palette circulaire ou un petit cuilleron lenticulaire, incliné par rapport au corps de l’objet. Toutefois, cet exemplaire présente un corps plus épais. En outre, l’extrémité de la tige est beaucoup plus arquée.

 

Cet accessoire s’avère très répandu en Occident, bien qu’un certain nombre de spécimens aient pu être mis au jour sur des sites situés à l’est du bassin méditerranéen (Corinthe et Thessalonique en Grèce, Knossos en Crète, Smyrne en Turquie et Césarée maritime en Israël). S’il est présent dans plusieurs collections égyptiennes constituées dès le début du XXe siècle (Musée égyptien du Caire : STRZYGOWSKI 1904, n° 8886, p. 205, pl. XIX ; musée de Berlin : WULFF 1909, n°502, p. 128, pl. XXI ; PETRIE 1927, n° 68, p. 28, pl. XXIII), il a aussi été découvert lors de fouilles menées à Alexandrie (RODZIEWICZ 1979, 4 p. 136, n°2), ou sur le site de Didymoi, dans le désert oriental (BRUN 2011, p. 127, p. 151 fig. 234-4).

 

Les attestations sur des sites occidentaux démontrent que l’emploi de cet instrument se généralise au Ier siècle ap. J.-C. Son usage très développé au cours du IIe-IIIe siècle, se poursuit jusqu’à la fin de l’Antiquité. Les artefacts exhumés de niveaux du IIIe-IVe siècle à Césarée maritime, ou encore plus tardifs à Alexandrie, attestent de son existence encore au début de la période byzantine.

 

Comparaisons

-Avenches (SCHENK 2008, p. 40-41, n° 377-378 p. 188, fig. 107 p. 265).

-Césarée maritime (AYALON 2005, n° 167-168 p. 50, p. 234-235)

-Corinthe (DAVIDSON 1952, p. 184-185, n° 1337-1338, 1344 pl. 82-83).

-Lyon (BÉAL 1983, n° 762-764 p. 241-2426, pl. XLII).

-Mayence (MIKLER 1997, p. 36-37, fig. 9-14 pl. 27).

-Paris, musée Rodin, Co. 5666.

-Thessalonique (ANTONARAS 2016, fig. 362 p. 219).

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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