Matière et technique
Le masque est réalisé en stuc. Le stuc, malgré sont caractère composite intrinsèque, est homogène sur l’ensemble du masque et dans l’épaisseur du matériau. De coloration blanche, il renferme des grains de sable blanc transparent. Des grains de sable brun sont observés sous forme d’amas au revers.
Les altérations permettent de visualiser le système de montage et notamment d’observer l’intérieur du masque :
Le masque, obtenu par estampage du stuc dans un moule, est creux. Il est réalisé dans un stuc d’une épaisseur de 8 mm à 1 cm. Le visage et la partie postérieure de la coiffure ont été fabriqués séparément, puis assemblés avec un renfort de boudins, au niveau de la jonction entre le visage et la coiffure.
Le masque est fermé par une plaque de stuc formant coque, aujourd’hui partiellement conservée. Elle porte l’empreinte du tissu sur lequel elle était posée lors de la fabrication.
De fines couches de finition sont appliquées pour atténuer la ligne de jonction des éléments assemblés.
Les traces d’un outil ayant servi à marquer le sillon médian de la lèvre supérieure et une fossette au menton, sont observées.
Dans la natte, ramenée en chignon, une cavité d’environ 5 mm de diamètre, correspond peut-être à un percement destiné à recevoir une épingle à cheveux (voir masque Co. 661).
Les yeux, opaques, sont constitués de plaquettes cintrées, en verre blanc, coupées en forme, sur lesquelles, dans un espace recreusé, sont enchâssés des disques noirs, également cintrés. La mise en place est assurée par les paupières, qui sont modelées dans du stuc frais, ajouté sur les pourtours des plaquettes.
Les découpes en forme sont sommaires. Ainsi, le verre de l’œil droit, plus petit, ne couvre pas, contrairement à l’œil gauche, l’espace de la caroncule. Ce travail témoigne d’une fabrication en série.
Couleurs : noir (chevelure et contour des yeux), ocre rose orangé (probablement en sous-couche pour les carnations), rose clair et ponctuellement rehauts de rose plus foncé (carnations).
Analyses : Aucune.
Etat de conservation
Le masque a conservé le visage et la boîte crânienne.
La fine couche de stuc de finition, s’est délitée et est devenue très lacunaire. Des manques ponctuels dans l’épaisseur du stuc sont localisés, sous le menton, sur l’oreille droite, dans la chevelure et surtout sur le chignon, où le stuc semble rongé. Des cassures avec des pertes de matière sont observées au niveau du cou et sous les oreilles.
De légères traces d’usure par frottement sont visibles sur les cheveux.
La presque totalité de la polychromie a disparu. Des restes minimes sont observés : sur les carnations, du rose clair, appliqué sur une sous-couche ocre rose orangé est sauvegardé dans le creux des narines. Un rehaut plus foncé est observé dans la narine gauche (un amas de sable, éliminé lors de la campagne de restauration de 2005, a probablement favorisé la conservation de la polychromie à cet endroit). Le noir dans la chevelure et sur les bordures des paupières est très lacunaire et très fin.
Restauration
Intervention antérieure (d’après le rapport de restauration de 2005) :
Les restes d’un film gris translucide – probablement un adhésif – témoignent d’une intervention antérieure de consolidation.
Restauration réalisée par Sophie Joigneau et Marie Louis (rapport de 2005) :
Dépoussiérage et élimination du sable dans la narine gauche.
Ponctuellement, consolidation du stuc.
Consolidation des soulèvements (feuilletages) des couches de stuc de finition.
Nettoyage pendant et après consolidation.
Fixage des pulvérulences de la polychromie.
Les amas gênants « d’adhésif » d’une restauration antérieure sont éliminés.