Matière et technique

La figure est inscrite dans une section de diaphyse obtenue à partir de la face latérale d’un humérus droit de bœuf. La torsion de la partie supérieure de la matrice vers la gauche indique que l’artisan a préféré sculpter la tête du personnage dans l’épicondyle latéral, dont la paroi plus épaisse offrait davantage de matière osseuse. Cette inclinaison naturelle du support convenait parfaitement au corps rejeté vers l’arrière du satyre. Une petite perforation, située à mi-hauteur sur le bord senestre, pourrait correspondre au passage du canal nourricier.

 

Quelques stries obliques laissées par le sciage de l’épiphyse subsistent sur le chant sommital. Le tissu osseux spongieux de l’os apparaît dans l’angle senestre de la surface principale de la pièce. La surface interne des bords a été raclée puis soigneusement abrasée, l’opération d’abrasion se manifestant par des stries obliques. Les stigmates du fin ciseau employé par l’artisan pour sculpter la figure de satyre sont partout visibles, à la fois sur ses attributs, son corps et l’arrière-plan. Les butées de la lame sont particulièrement frappantes sur le haut du torse et l’abdomen. Le personnage se détache en assez faible relief du fond. Les lignes profondément incisées au burin qui délimitent les formes, après avoir sans doute guidé l’artisan dans la détermination des volumes, finissent de les faire ressortir et améliorent leur lisibilité.

Modification matérielle

27 marqué en rouge sur la surface interne du bord senestre.

 

 

Etat de conservation

Les parties supérieure et inférieure sont cassées, ce qui occasionne une perte des jambes du personnage. Des cassures et arrachements ont endommagé le bras droit de la figure. Un réseau de fentes longitudinales et transversales s’observe aussi bien sur la face externe de la pièce que sur la partie interne du bord dextre. L’applique présente une patine beige-jaune clair à l’exception d’une zone située le long du bord dextre qui s’avère plus pâle. Cette partie non patinée ou décolorée se retrouve sur la face interne de la section de diaphyse, où elle se double d’une coloration rosée.

On remarque également sur la zone claircie de la cavité médullaire un feuilletage de l’os, en raison de la cassure du bord dextre. Sur la partie supérieure, au dos, la patine révèle un ton plus verdâtre. Des petites taches brun-orangé ponctuent la surface externe, alors que des taches brunes sont clairement lisibles le long de la bordure dextre.

Restauration

La pièce a bénéficié, en 2018, de la part de la restauratrice V. Picur, d’un nettoyage enzymatique au coton-tige, suivi d’un rinçage à l’éthanol, dont la conséquence a été d’atténuer la couche de salissure sur la surface externe.

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