Matière et technique

L’étude anatomique de l’organe osseux a conduit F. Poplin à déterminer l’emploi d’un humérus gauche de bœuf. Compte tenu de la forme de l’applique et de l’emplacement du trou du canal nourricier sur le pectoral droit du satyre, on peut supposer qu’il s’agisse d’un segment de la face postérieure d’un humérus. Et à l’instar des appliques Co. 2055, Co. 2101, et Co. 2195 du musée Rodin, l’artisan a retenu la partie distale de l’os s’incurvant vers l’épicondyle latéral pour y loger le buste et la tête du satyre. Comme sur l’applique Co. 2116, la structure alvéolaire du tissu osseux spongieux réapparaît au sommet de la pièce, en surface, et forme un aplat au-dessus de la chevelure du satyre.

 

L’extrémité articulaire distale a été sciée, comme le prouvent les sillons obliques assez profonds visibles sur le chant supérieur de la pièce. La surface interne du bord dextre conservé montre à la fois des traces de reprise de sciage, et des stigmates liés à une activité de raclage, avec de minuscules cupules en négatif.

Le broutage de la lame du ciseau maniée pour dégager les volumes est perceptible sur le corps nu du personnage, puisque le polissage n’a pas été extrêmement poussé. Les butées de l’outil à lame métallique peuvent être distinguées sur toute la longueur du torse et du ventre du personnage, tandis que l’oreille et les mèches de cheveux de forme irrégulière, au rendu abrupt, révèlent des gestes saccadés et rapides. C’est aussi grâce au ciseau que l’artisan est parvenu à suggérer les détails anatomiques. Il a eu également recours à un fin burin, dont la lame n’était pas nécessairement biseautée, pour imprimer les petites entailles triangulaires à l’outre de vin, celles-ci transcrivant avec justesse la texture de la peau dans laquelle a été confectionné le contenant (DELASSUS 2020, p. 51, n. 21).

Modification matérielle

Aucune.

Etat de conservation

Une cassure située à mi-hauteur des jambes a entraîné la perte de la partie inférieure du personnage. L’applique est également brisée sur le bord senestre, la cassure suivant plus ou moins de près les contours du corps du satyre. En outre, un important éclat a fait disparaître l’angle supérieur dextre. Des sédiments subsistent dans la cavité médullaire, et dans une moindre mesure, sur la surface externe de la pièce. Viennent s’ajouter des marques noires à l’aspect gras, atténuées par la restauration. On signalera enfin de minuscules taches ocre sur le ventre de la figure masculine et au revers, ainsi qu’une marque peu visible d’oxydation située sur la clavicule et l’épaule droite. La partie supérieure de la cavité médullaire révèle aussi une teinte légèrement verdâtre.

 

Restauration

Grâce à l’opération de restauration pratiquée en 2018-2019 par Véronique Picur, la couche de salissure assez épaisse a fortement diminué. Le nettoyage enzymatique, qui a permis d’estomper largement les traces noires, a été suivi d'un rinçage à l’éthanol.

 

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