Matière et technique

L’orientation des larges trabécules animant la face interne du fragment, laisse à penser que l’organe osseux sélectionné est un humérus gauche de bovidé. Leur conformation renvoie directement à celles observables sur les fragments Co. 2145 et Co. 2081. Toutefois, le débouché du canal nourricier, permettant la vascularisation de l’os, est discernable plus haut que sur les appliques mentionnées, au-dessus de l’oreille du personnage.

L’artisan a préféré sculpter le personnage dans le sens inverse à la position anatomique de l’os, afin d’exploiter au mieux la matière. C’est pourquoi, la tête du satyre se situe dans la partie distale de la face latérale, précisément dans la zone s’incurvant vers l’épicondyle. Les jambes, par contre, se déployaient vers la partie proximale de l’os, qui offrait une largeur plus appréciable.

 

La lecture du relief est perturbée au niveau de l’outre et de la chevelure du personnage par le tissu osseux spongieux, qui apparaît sans doute à cause d’une faible épaisseur de tissu compact. La surface interne du bord dextre a été raclée sur toute sa hauteur, ainsi que l’indiquent de longues plages de fines stries parallèles.

Sur la face principale, les butées du petit ciseau employé pour régulariser la surface de la matrice osseuse, et dégager les volumes du corps du personnage, sont essentiellement lisibles à l’arrière plan. Ces stigmates lui confèrent un aspect rugueux qui crée un contraste intéressant avec l’aspect lustré des chairs soigneusement polies, et le visage finement sculpté du satyre. Avant l’ultime étape qui a apporté cette brillance à la surface de l’os, un burin à la pointe fine a été employé pour cerner profondément les formes et accentuer par ce biais la plasticité des volumes. Sa lame affûtée a également favorisé la notation avec sûreté des détails anatomiques du visage.

Modification matérielle

Aucune.

Etat de conservation

Les parties senestre et inférieure de l’applique ont disparu en raison de plusieurs cassures. L’une suit le profil du visage et le contour du torse, tandis que la seconde a amputé le personnage de ses jambes. Des manques s’observent aussi au revers : un éclat est à noter en haut du bord qui subsiste, générant un fendillement de la matière dans le sens de la hauteur. Une petite tache d’un vert très pâle se distingue à dextre de l’outre que soutient le satyre. Une coloration ocre rouge, très ténue, s’observe dans les creux des trabécules, à la surface de la cavité médullaire.

Restauration

Une meilleure lisibilité du fragment, et une plus juste appréhension de la qualité de sa facture, ont été permises par la restauration menée par Véronique Picur en 2018-2019. Celle-ci s’est concrétisée par un nettoyage enzymatique au coton-tige, complété par un rinçage à l’éthanol.

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