Couteau

manche en forme de tête d’aigle

Provenance inconnue, Égypte ?

Époque romaine

H. 1,6 cm ; L. 5,78 cm ; ép. max. 0,55 cm

Os, métapode de mammifère

Co. 2045

Commentaire

Etat de conservation

La partie lisse conduisant à l’emmanchement étant cassée, seule subsiste l’extrémité sculptée de l’instrument. Celle-ci présente une teinte crème uniforme. Les parties en creux conservent de discrets sédiments.

Description

Le manche de section rectangulaire est sculpté sur ses deux faces d’un décor identique : une tête d’aigle allongée et étroite, vue de profil. L’oiseau est pourvu d’un bec crochu proéminent, au bout duquel une dépression indique l’emplacement d’une narine. La mandibule supérieure du bec très développée, surmonte une fine langue recouvrant la mandibule inférieure. L’œil circulaire en fort relief se trouve dans le prolongement du bec. Mis en valeur par un creusement de son pourtour, il est protégé par un sourcil à la ligne arquée prononcée. Le plumage de la plage auriculaire du rapace présente un dessin bifide. De petites plumes ont aussi été incisées au niveau du cou.

 

Ce manche de couteau à la sculpture précise et aux finitions soignées s’intègre dans une série de manches de couteaux d’époque romaine dont on connaît plusieurs exemplaires. Si la qualité de facture diffère d’un individu à l’autre, une récurrence s’observe dans le rendu ajouré du bec de l’aigle, de l’œil globulaire et des plumes. Deux exemplaires proviennent d’Égypte. Il s’agit d’un manche découvert à Didymoi, dans le désert oriental, dans le remblai d’une banquette aménagée dans une pièce appuyée sur le rempart du fortin (CUVIGNY 2011, p. 42, fig. 169 p.103), et d’une extrémité de manche autrefois conservée dans les collections des Staatliche Museen de Berlin, davantage gravée que sculptée (WULFF 1909, n° 521 p. 130, pl. XXIII). Deux autres manches ont pu être repérés dans le commerce d’antiquités : celui mis en vente à Paddington (Sydney), daté approximativement du IIIe siècle, est indiqué comme provenant de Sabratha en Libye, tandis que le second exemplaire, vendu par la Galerie Cybèle à Paris, a pour particularité d’offrir un emmanchement de section circulaire.

 

Bien que le spécimen de Didymoi soit issu d’un contexte archéologique, celui-ci, puisqu’il s’agit d’un remblai, ne livre pas d’indice chronologique précis aidant à dater notre pièce. Aussi peut-on envisager une phase de production assez longue pour cette typologie d’objets, entre le IIe et le IVe siècle.

 

Comparaisons

-Berlin, anciennement au Staatliche Museen, I. 2906.

-Didymoi, pièce 22, remblai de la banquette A (CUVIGNY 2011).

-Paris, Galerie Cybèle, en vente en juillet 2017.

-Vente Paddington (Sydney), Smalls auctions, 10 janvier 2021, lot 36.

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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