Égypte > provenance inconnue
Nouvel Empire
H. 54,30 CM : L. 24,20 CM P. : 4,60 CM
Calcaire
Co. 970
Égypte > provenance inconnue
Nouvel Empire
H. 54,30 CM : L. 24,20 CM P. : 4,60 CM
Calcaire
Co. 970
L’œuvre est en bon état de conservation. Elle est cependant parsemée de plusieurs traces d’impact et de quelques trous plus ou moins profonds. On note aussi la présence de plusieurs impuretés sous un enduit, certaines de couleur sombre. La surface décorée a été recouverte d’un enduit blanc-crème. Des restes de pigments jaunes sont présents dans le creux des hiéroglyphes, d’autres, de couleur blanche, sur le pagne.L’arrière de l’objet présente des traces d’arrachements et de griffures d’outils contemporains destinées à aplanir la surface.
Il s’agit d’un fragment arraché à une paroi de tombe, comme en témoignent les tranches et le travail effectué postérieurement à l’arrière du bloc. La courbure de la pierre indique que ce relief proviendrait de la partie supérieure du décor ; un léger fruit à l’extrême-gauche indiquerait la courbure de la paroi, les signes eux-mêmes suivant cette courbure puisque le déterminatif du nom du personnage – l’homme assis- n’apparaît plus. Ce type de plaque en calcaire, notamment avec l’ébauche de la voûte, correspond à un mode d’aménagement de tombe caractéristique des régions démunies de pierre, comme le Delta. Les dalles composent un revêtement fixé sur les parois en terre du caveau ou servent à retenir le contexte sableux selon la nature du sol. Le nom du personnage « celui-du Nord » est compatible avec cette hypothèse.
Une assise inférieure est encore décelable, un seul signe hiéroglyphique y étant conservé.
Le haut du fragment est occupé par 9 colonnes de hiéroglyphes, orientés vers la gauche mais les colonnes sont à lire de droite à gauche, suivant un sens de lecture rétrograde. La partie supérieure du texte est lacunaire, des colonnes étant manquantes à droite et à gauche, ainsi que le début et la fin du texte. Le texte correspond au chapitre 125 du Livre des Morts. Il s’agit dans cette partie supérieure de la « confession négative » du défunt, mentionnant 9 des 42 juges du tribunal d’Osiris (ici juges 23 à 32 ; le numéro 30 ne figurant pas dans le texte conservé). Les signes hiéroglyphiques des colonnes de textes sont cursifs et anguleux, trahissant une incision rapide mais assurée.
Le registre inférieur du fragment est occupé par la représentation d’un personnage masculin, dont l’image semble entourée par les textes (trois colonnes face à lui, quatre colonnes sous ses pieds et une derrière lui). Là encore, les signes sont tournés vers la gauche mais les colonnes sont à lire de droite à gauche. En position d’orant, il se tient debout, mains et bras levés. L’homme est tourné vers la gauche, en direction d’une représentation centrale, malheureusement manquante. Si les inscriptions sont gravées en creux, l’orant est figuré en léger relief, placé dans un espace laissé vierge de toute autre représentation. Dans l’encadrement de cet espace, un liseré en bourrelet se distingue nettement au-dessus et derrière le personnage. Il s’agit peut être de la représentation d’une architecture légère. Son crâne est démesurément étiré en longueur, rappelant le style amarnien. Il est recouvert d’une calotte, visible en bas de sa nuque. Il est vêtu d’un pagne à devanteau long. Un autre pagne, court celui-ci, se devine sous le long pagne plissé transparent qui laisse les jambes visibles. La ceinture est large et retenue par un nœud simple. Le nombril est visible, simple rond placé au centre d’un ventre dont le renflement rappelle là encore le style amarnien. L’homme est chaussé de sandales. Les doigts des deux mains ne semblent pas différenciés, à l’exception du pouce. Il est possible qu’ils soient masqués par l’enduit préparatoire qui les recouvre, altérant ainsi la netteté des traits et la lecture du relief.
La figure de l’homme, torse nu, est celle, idéalisée, de la jeunesse. Une légère dépression sur le cou évoque le repli d’un notable.
L’œil, le sourcil gauche et la bouche sont en très léger relief. L’oreille gauche, très finement représentée est particulièrement visible et semble retravaillée ultérieurement.
Le texte inférieur nous dévoile l’identité du personnage. Il s’agit de Penmehty. Les graphies du nom varient entre Pn-Mhty et Pn-nst. C’est probablement la première lecture qui est à retenir : « Celui-du-Nord », bien que le nom ne soit pas attesté dans RANKE. Les inscriptions révèlent son titre, celui de premier prophète d’Osiris. De toute évidence, ce bloc fut arraché à une paroi de sa propre tombe.
La datation de ce relief est délicate. Si certains éléments stylistiques évoquent la XVIIIe dynastie et éventuellement la période post-amarnienne, il n’est pas impossible que le relief soit plus tardif et ait été exécuté entre la XIXe dynastie et la Basse Époque.
Anépigraphe.
BOREUX 1913 : Hôte Biron, 261, "Fragment de sarcophage en calcaire, portant la représentation d’un personnage tourné vers la gauche, debout, les mains levées, ayant le crâne rasé. Au-dessus de lui, restes de 9 lignes verticales d’hiéroglyphes en creux, répétant toutes le nom [hiéroglyphes] (ou [hiéroglyphes], autour de lui, restes de 8 lignes verticales. Ce fragment qui mesure 53 cent. sur 24 est cintré. Époque saïte. Estimé trois cent francs."
Le relief fut exposé à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux le décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.