Enfant assis
Comment
State of preservation
Incomplet. Le bras droit est lacunaire à partir du coude et le bras gauche à partir de l’épaule. Un bout du bonnet est ébréché.
Description
L’enfant est représenté assis par terre, la jambe gauche repliée sous le corps et la jambe droite écartée. Il a les deux bras levés vers le ciel et la tête penchée en arrière. Il est vêtu d’une tunique à manche boutonnée sur le torse et laissant son ventre à découvert et porte un bonnet conique, le pilos. Il a le corps potelé et le visage rond. Ses yeux, apparaissant plissés entre deux épaisses paupières et la grosseur des joues lui donnent un aspect bouffi.
En l’absence d’attribut plus précis, il est difficile de proposer une indentification pour ce personnage. Nous pouvons cependant noter la proximité du type avec le motif du « Temple Boy », un enfant assis, le plus souvent nu, et dont les attitudes peuvent varier. Les effigies d’enfant assis sont documentées dès le VIIe siècle av. J.-C. et se répandent en Méditerranée, d’abord dans les régions sous influence phénicienne, notamment Rhodes ou Chypre. Les formats de représentation sont divers : les figurines de terre cuite sont fréquentes, mais des exemples en marbre sont également connus, comme les statuettes du temple d’Eshmoun à Bostan ech-Cheikh (Liban), dédiées par les habitants de Sidon au dieu contre la protection de leurs enfants (Stucky 1998, p. 135-137). L’enfant assis nu atteint la Crète et la Grèce centrale. Il devient assez commun durant l’époque classique, à Corinthe notamment, mais également en Italie du Sud et en Sicile. Diverses variations du type voient progressivement le jour, l’enfant nu pouvant revêtir un manteau ou une cape, se coiffer d’un bonnet ou d’un pilos, comme notre figurine Co. 2501, ici affublée d’un bonnet pointu et d’une sorte de gilet boutonné sur le ventre.
L’existence du motif est attestée jusqu’à l’époque impériale, y compris en Egypte, où les représentations de jeunes garçons assis restent fréquentes aux époques hellénistique et romaine, bien que leur iconographie et leur style ne soient altérés par les traditions grecques. C’est le cas de la figurine Co. 2501, dont l’aspect naturaliste, dû à la rondeur des chairs enfantines, situe la réalisation de cette œuvre durant l’époque hellénistique. Mais il est difficile de se montrer plus précis.
Ces figures furent d’abord interprétées comme des représentations d’esclaves. L’appellation plus tardive de « Temple Boy » est due à l’interprétation des pièces originaires de Chypre. Le type de l’enfant assis a longtemps été pris comme une création locale donc interprété en fonction du contexte cultuel de l’île. La prêtrise des petits garçons, une tradition chypriote, a alors servi d’explication à ce type iconographique. Etant donné son expansion en Méditerranée, où il jouit d’une grande popularité en dehors de Chypre, et l’existence de type féminins très proches, cette hypothèse n’est aujourd’hui plus admise. Le terme générique de « Temple boys » est tout de même resté. D’autres ont suggéré une origine égyptienne au motif (Hadzisteliou-Price 1969). Moults hypothèses ont été présentées quant à leur fonction et à leur identification, allant de la représentation d’un dieu enfant, comme Dionysos ou Attis, aux simples sujets de genre. Mais l’identification assurée à une divinité précise se limite à quelques cas d’époque hellénistique ou romaine. Dès lors, s’il eut été tentant de reconnaître ici une représentation de Dionysos enfant ou d’Harpocrate chez Co. 2501, en sa qualité de production égyptienne d’époque ptolémaïque (ces deux divinités étant particulièrement populaire sous leur règne), aucun élément ne permet strictement de l’affirmer.