Interventions antérieures :

Le bas-relief a été déposé. Les chants et le revers ont été largement repris. Au revers, la partie supérieure est marquée de nombreuses traces de râpe. Le chant supérieur, bien dressé, montre des traces de râpe en chevron. L’arête, sur la face, est légèrement arrondie. Le chant inférieur montre une trace oblique de pointe. Le chant dextre, bien dressé, présente de nombreuses traces de râpe sur toute la longueur et deux traces de scie qui mordent sur la face. Le chant senestre, bien dressé, est soigneusement découpé. Une trace de scie court sur toute la longueur.

Un document dans le dossier d’œuvre témoigne d’une intervention sur l’œuvre le 6 octobre 1969 par Jean-Michel André Restauration. Une plaque en alliage (laiton ?), de 6 cm x 1,8 cm x 0,4 cm, est fixée au revers. Un trait au graphite sur toute la hauteur du relief sert de repère pour positionner la plaque. Deux gorges en croix, une verticale de 6 cm de long sur une profondeur allant jusqu’à 1,5 cm et une horizontale de 6,5 cm de long sur quelques millimètres de profondeur, sont préalablement creusées. La plaque s’encastre dans la gorge horizontale creusée à son gabarit. Cet orifice étant un peu trop grand, la partie senestre est comblée au plâtre, teinté dans la masse en beige, qui déborde autour de la zone à combler et sur les éléments métalliques. La plaque est vissée directement dans la pierre. L’examen de la face signale un petit trou qui correspond à la vis senestre et une tâche de mastic. Sans doute le relief a-t-il été perforé lors de l’installation de la vis.  

Avant son déménagement dans les réserves de Meudon en 2000, le fragment a fait l’objet d’un dépoussiérage léger et d’un fixage d’urgence par facing à l’aide de papier japon et de Culminal MC 3000® à 10% dans un mélange d’eau et d’éthanol.

 

État de l’objet avant la restauration de Sophie Joigneau et de Marie Louis en novembre 2011 :

Le relief est empoussiéré et encrassé. La surface est altérée. Fragile, l’épiderme de la face est pulvérulent et piqueté avec de nombreux petits manques de matière. La pierre présente quelques petits soulèvements en feuillets. Le revers est marqué de griffures importantes. Il présente également un dépôt d’oxydation dans l’angle supérieur dextre, quelques taches d’adhésif éparses et des petits ronds gris qui correspondent probablement à des traces anciennes de moisissures ou de lichens.

La patte métallique et les vis au revers sont très oxydées. La présence de plâtre, matériau hygroscopique, a facilité cette oxydation.

 

Restauration de Sophie Joigneau et de Marie Louis en novembre 2011 :

Le relief est dépoussiéré au pinceau très doux sous aspiration. Les papiers japon sont éliminés à l’aide de bâtonnets ouatés humectés d’éthanol. Le nettoyage est effectué par photoablation. Cette méthode de nettoyage s’avère particulièrement adaptée à cette œuvre. En effet, elle respecte parfaitement l’épiderme de la pierre puisqu’elle n’utilise par l’énergie lumineuse et est sans eau, sans produit chimique, sans particule abrasive et sans pression. Le matériel utilisé est Art Laser (Energy 350MJ, Fréquence de répétition 30Hz).

La pierre est consolidée à l’aide d’un silicate d’éthyle, l’Estel 1000®. Une seule application est nécessaire.

Les soulèvements en feuillets sur la face sont consolidés par des petits solins composés de poudre de diatomée et de pigments, liés à la résine acrylique Plexol B-500®. Colorés dans la masse grâce aux pigments, ils s’intègrent visuellement. 

Le petit trou accidentel, correspondant probablement à la mise en place de la plaque métallique au revers, est bouché à l’aide d’un enduit composé de poudre de diatomée et de pigments, liés à la résine acrylique Plextol B-500®.

Le dépôt d’oxydation et les taches d’adhésif au revers sont éliminés mécaniquement au scalpel sous lunettes grossissantes.

Les dépôts de plâtre sur la patte métallique et les vis sont éliminés mécaniquement au scalpel et au crayon de fibre de verre. Le métal est protégé contre la corrosion par l’application de polybutyral de vinyle, Butvar B79®, dilué à 5% dans l’éthanol.