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Plaque en forme de tête de chatte

Egypte > provenance inconnue

Basse Époque

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 2, 5 CM : L. 2,3  CM : P. 1 CM  

Calcaire polychrome

Co. 2514

Comment

State of preservation

L'œuvre est en mauvais état de conservation. La figurine est cassée au niveau de la joue droite. La surface érodée et poreuse. L'ensemble est très empoussiéré.

Description

Cette petite plaque de calcaire épouse les contours d’une tête de chat. Les oreilles, proéminentes, sont dressées et légèrement arrondie. Les yeux sont grands ouverts et très en reliefs. Etirés en amande, les paupières sont soigneusement indiquées et les pupilles sont saillantes. Le museau est épaté. La truffe est de petite taille et la gueule fermée. Toute la face de l’animal est badigeonnée d’épais pigments noirs, y compris la partie arrière des oreilles, visible au revers. Des pigments blancs sont visibles sur tout le nez, de l’arête jusqu’au bout. L’arrière de ce qui eut être considéré comme un masque est plat et n’a reçu aucun pigment.

L’ancien numéro d’inventaire de la Donation Rodin, le N°  DRE 695, est indiqué sur une étiquette blanche (TC 695).

Il s’agit d’une petite plaque à l’effigie d’un chat, probablement la déesse Bastet. Déesse ancienne, Bastet a son culte rendu dans la ville éponyme de Bubastis, ou Tell Basta. Divinité liée au culte hathorique, elle garantit à l’instar d’Hathor et des génies qui l’accompagne, la protection du foyer, la maternité ainsi que la douceur féminine. Si Bastet est cette déesse apaisée et apaisante dans l’imaginaire collectif, il faut pourtant attendre la Troisième Intermédiaire pour que son image évolue dans ce sens. Auparavant, c’est une déesse féline qui inspire la terreur, à l’instar de la lionne Sekhmet, et qu’il faut sans cesse apaiser afin d’éviter sa fureur. La différence majeure entre les déesses Bastet et Sekhmet, toutes deux visages d’Hathor, réside sans doute dans le caractère nourricier de Bastet (CORTEGGIANI, 2007, p.79-80). Par la suite, elle devient avant tout la chatte bienveillante, visage apaisé de Sekhmet. Tantôt lionne, tantôt chatte, l’iconographie de la déesse est variée. Souvent représentée avec un corps anthropomorphe, de nombreuses représentations nous la livre sous la forme d’une chatte assise ou couchée. C’est après la Troisième Période Intermédiaire que le culte de Bastet devient de plus en plus populaire et que s’immisce de façon marquante dans les pratiques religieuses privées. La figurine Co. 2392 rassemble tous les éléments caractéristiques de l’iconographie de Bastet. On retrouve en effet ses oreilles proéminentes, dont l’une est percée. La gueule ouverte incarne la volonté de repousser les forces maléfiques, comme on le retrouve dans l’iconographie des autres génies protecteurs du foyer.

Il semble que la figurine Co. 2514 soit une amulette. Ces objets, aux dimensions généralement petites, apparaissent dès le début de l’histoire. Le mot amulette peut être traduit de différentes façons en égyptien mais l’étymologie renvoie toujours à la notion de protection. Ce terme désigne donc tout objet ayant une fonction protectrice pour son porteur.  Les amulettes peuvent être de différentes matières et représenter des symboles mythologiques, comme par exemple l’œil oudjat, le pilier djed ou bien des signes hiéroglyphiques ou encore des représentations de divinités. Mais il peut aussi s’agir de rouleaux de papyrus contenant des incantations magiques, pliés selon un certain procédé et portés par la personne à protéger. Cette tradition sera notamment très répandue au cours de la période ramesside (voir DONNAT, 2016). Avant le Nouvel Empire, les amulettes sont surtout retrouvées en contexte funéraire. En effet, ces objets étaient utilisés aussi bien pour les vivants que pour les morts et durant toute l’histoire pharaonique, on en plaçait, parfois en larges quantités, entre les bandelettes des momies afin d’assurer au défunt un voyage paisible dans l’au-delà. Les amulettes sont également portées sur soi, soit en forme de pendentifs, de bracelets ou de bagues, comme ce fut notamment le cas à Amarna (STEVENS 2009, p.10). Néanmoins, la production des amulettes s’intensifie nettement au cours de la XVIIIème dynastie. La production massive d’objets en faïence influe également la fabrication d’amulettes dont les matières deviennent de plus en plus variées et qui sont de plus en plus portées à la façon de bijoux, incluses dans des colliers ou des bracelets. Les amulettes sont donc un élément central de la piété populaire et nous informent également sur les rituels ayant lieu au sein du foyer. Il n’est pas exclu que certaines d’entre elles étaient suspendues ou placées à divers endroits de la demeure afin d’assurer la protection de la maisonnée. Cependant, la documentation actuelle nous livre peu d’informations concernant les rites de consécration de ces objets. Autant est-il possible de deviner le rôle du magicien lors de la réalisation de papyri protecteurs comme cités plus haut, autant les rituels permettant de rendre une amulette en pierre, en bois ou en faïence, active restent difficiles à déterminer.

La plaque Co. 2514, dépourvue de tout système de suspension peut tout à fait avoir été employée en contexte funéraire, glissée par exemple entre les bandelettes d’une momie.

Des amulettes de différents types à l’effigie de Bastet apparaissent dès le Nouvel Empire. Certaines présentent la chatte assise, allongée, accompagnée ou non de chatons. 

Inscription

Anépigraphe. 

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