Égypte > provenance inconnue
IIe-IIIe siècle ap. J.-C. ?
H. 9,8 cm ; L. 4,2 cm ; P. max. 1,4 cm
Os, humérus gauche de bœuf
Co. 2198
Égypte > provenance inconnue
IIe-IIIe siècle ap. J.-C. ?
H. 9,8 cm ; L. 4,2 cm ; P. max. 1,4 cm
Os, humérus gauche de bœuf
Co. 2198
L’applique, dont manque la partie supérieure et le bord dextre, offre une teinte blonde sur les deux faces. L’angle inférieur senestre est endommagé par un éclat. Des sédiments se logent encore dans les creux de la face externe, et au dos, dans les trabécules. Les jambes présentent des soulèvements stables.
Le corps de femme a perdu sa tête et ses bras. Debout, dans une attitude statique, et entièrement nue, la figure offre un léger hanchement, qui induit une position en appui du pied gauche. Ses formes pleines, sculptées avec une plasticité affirmée, offrent un aspect moelleux, auquel participe le polissage très achevé des parties les plus en relief. Son attitude, qui met en avant la ligne sinueuse du corps, renvoie à celle adoptée par les représentations d’Aphrodite anadyomène ou à sa toilette (voir Co. 2231). Toutefois, outre le péplos qui retombe derrière la jambe gauche, ce sont les feuillages qui se développent le long de ses jambes, qui évoquent une possible mise en image de la nymphe Daphné (DELASSUS 2020, p. 67 n. 64-65 ; MARANGOU 1976, p. 45-46). Bien illustré dans l’art romain jusqu’à une époque tardive, le thème de Daphné se transformant en laurier pour échapper à l’instance d’Apollon, trouve de nombreux échos, à la fois dans le domaine de la sculpture ou sur des textiles, durant l’Antiquité tardive en Égypte (MARANGOU 1976, p. 45 n. 231). Si le diptyque de Ravenne est le seul à confronter la nymphe et Apollon (VOLBACH 1976, n° 80 p. 62, pl. 45), un relief en os du musée Benaki livre une version réduite mais explicite de l’épisode de la métamorphose, en montrant la nymphe entre deux arbustes (MARANGOU 1976, p. 45 n. 233). Trois autres appliques conservées aussi à Athènes au musée Benaki, par les feuillages qui croissent de part et d’autre de la figure de femme nue qu’elles accueillent, renvoient à l’iconographie de Daphné, sans que l’identification puisse être complètement assurée (12756, 18842, 22210 : MARANGOU, p. 45-46, n° 187-189 p. 120, pl. 55 abc).
On notera une forte similitude iconographique entre ces trois versions et celle du musée Rodin. Le style de cette dernière diffère nettement par l’intérêt porté aux volumes, la douceur du modelé, les transitions subtiles entre les plans et le soin accordé aux détails (notation du nombril et des rotules). Le buste un peu court et la taille plus large confèrent également une silhouette moins élancée à notre figure. La justesse de l’anatomie, mise en valeur par une souplesse des chairs, nous oriente vers une production au IIe -IIIe siècle.
Marquage
Au dos de l’applique, sur une petite étiquette octogonale à liseré bleu collée au centre de la cavité médullaire, 5, écrit à l’encre. Sur la face interne du bord dextre, 70 ? marqué à l’encre violette, trop effacé pour être lisible.
Comparaisons
-Athènes, musée Benaki, 12756, 18842, 22210.
Anépigraphe.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.