Pied droit

Fragment de statue sur base

Égypte > provenance inconnue
Datation indéterminée
Pierre noire dure
H. 13,8 cm ; L. 14 cm ; P. 18,9 cm
Co. 896

Comment

State of preservation

De la statue d’origine, seule est conservée au musée la partie antérieure d’une base, sur laquelle repose un pied droit, lui-même incomplet. La statue, d’où provient ce fragment, semble avoir subi un débitage systématique. Un orifice est visible dans la cassure sommitale, creusé intentionnellement au centre de la masse.

Description

Cette base de statue possédait une forme quadrangulaire, aux pans légèrement inclinés. Sur la face inférieure, la pierre a été laissée brute, simplement équarrie et non lissée. La statue était donc placée dans un socle plus large.
 
Sur la base, un pied droit, nu et sans sandale, est actuellement visible. Ce pied, le seul conservé, est plat et possède une forme assez singulière. Le pied conservé sur la base Co. 896 semble assez plat, contrastant avec l’aspect délié des orteils, très nettement détachés de la base. Le gros orteil et le second orteil sont de taille identique, contrairement aux suivants qui, selon la forme du pied dit « égyptien », raccourcissent progressivement en suivant une ligne oblique. Un espacement est, de plus, bien marqué entre le gros orteil et les autres. De forme élancée, ces orteils sont achevés par des ongles, signifiés grâce à de simples dépressions. Le polissage initial de la surface de la pierre est érodé au niveau de ces orteils.
 
En l’absence d’inscription, et étant donné l’état extrêmement fragmentaire de l'objet, il n’est pas possible de fournir une datation. Cependant, le traitement du pied, et plus particulièrement des orteils, peut fournir certaines indications. En effet, les pieds dans la statuaire pharaonique n’ont pas toujours fait l’objet d’un même niveau de détail ou d’un même réalisme. 
Les orteils de l’objet Co. 896, élancés et bien distingués les uns des autres, possèdent des ongles modelés en creux. En cela, ils se distinguent d’autres traitements plus naturalistes des pieds, pour lesquels les orteils sont charnus, soignés et les ongles particulièrement bien détaillés (voir, pour ce mode de représentation bien attesté à la XVIIIe dynastie, trois orteils en diorite provenant des fouilles de Fl. Petrie et H. Carter à Amarna en 1891-1892 et conservés au Metropolitan Museum of Art de new York : Inv. N° MMA 21.9.494, MMA 21.9.514, ou encore MMA 21.9.563
La forme du pied de Co. 896, et plus particulièrement l’alignement des deux premiers orteils, n’est pas sans rappeler la statue Louvre Inv. N° A130, réalisée durant le règne de Séthi Ier (Barbotin 2007, p. 85-86).
L’espace marqué entre le gros orteil et le suivant est notamment attesté pour l’époque ramesside, comme par exemple sur la statue porte-enseigne de Khâemouaset du British Museum Inv. N° EA947 datée de la XIXe dynastie, mais aussi à la Basse Époque avec notamment la statue archaïsante British Museum Inv. N° EA1682 datée de la XXVIe dynastie.
 
Au vu de son matériau et surtout de ces caractéristiques stylistiques, il est probable que la statue d’ou provient ce fragment, et qui semble avoir subi un débitage systématique, ne soit pas à dater d’une époque antérieure au Nouvel Empire. Il n’est pas possible de déterminer s’il s’agit d’un pied d’homme ou de femme, ni de comprendre s’il appartenait à une statue divine, royale ou privée.

Inscription

Anépigraphe

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Meudon / pavillon de l'Alma / vitrine 8, 362, "Base en granit noir ayant servi de support à une statue dont il ne reste que le pied droit. 20 x 13 x 14. Estimé trente francs."

Donation Rodin à l’État français 1916.

Historic comment

Le pied étair exposé dans une vitrine du pavillon de l'Alma à Meudon du vivant de l'artiste.

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