Égypte > provenance inconnue
Nouvel Empire > XVIIIe Dynastie > règne d’Amenhotep III/fin XVIIIe dynastie
Ier millénaire probablement
Diorite
H. 20,7 cm ; L. 16 cm ; P. 10,8 cm
Co. 3238
Égypte > provenance inconnue
Nouvel Empire > XVIIIe Dynastie > règne d’Amenhotep III/fin XVIIIe dynastie
Ier millénaire probablement
Diorite
H. 20,7 cm ; L. 16 cm ; P. 10,8 cm
Co. 3238
L’état de conservation de cette œuvre est moyen. Seul le visage du roi est conservé ; on aperçoit encore l’amorce du cou dans la partie gauche. Les tempes et les oreilles ne sont pas préservées. La totalité du nez a disparu, de même que le bas de la joue droite. Des éclats de taille modérée affectent la paupière supérieure droite et la lèvre supérieure. Une fissure court sur tout le côté droit (front, œil, joue).
Des dépôts de terre d’enfouissement sont visibles sur l’ensemble de l’œuvre et lui donnent une teinte ocre par endroits.
Le visage adopte une forme ovale. Les sourcils sont marqués par un bourrelet délimité par des incisions. Plutôt rapprochés, ils partent de la racine du nez et sont arqués de façon naturelle, sans changement brusque de courbure ; ils s’étendent jusqu’au-dessus du coin externe de l’œil et ne sont pas prolongés vers les tempes par un trait de khôl comme c’est souvent le cas dans la statuaire égyptienne.
Les yeux semblent très légèrement tournés vers le bas. La paupière supérieure est marquée par deux incisions parallèles à la limite supérieure de l’œil. Il ne s’agit pas du trait de khôl que l’on retrouve habituellement dans la statuaire égyptienne pour reprendre le contour de l’œil et prolonger le coin externe de l’œil vers la tempe mais plus vraisemblablement de la matérialisation de plis de chair.
Les pommettes sont hautes et légèrement saillantes.
Le nez a disparu mais on observe encore le départ de la narine droite. Le négatif laissé dans la pierre indique que le nez était court et presque aussi large que la bouche. Le canal naso-labial est long et signalé par un creux dans la pierre.
Les commissures de la bouche sont marquées dans la pierre par de légères dépressions placées assez haut, ce qui donne l’impression que la bouche esquisse un léger sourire. Les lèvres sont charnues. La lèvre inférieure, au contour externe en arc de cercle, est assez proéminente ; l’arrondi de la lèvre supérieure est beaucoup moins prononcé. Un éclat mutile sa courbe au niveau du canal naso-labial, il est donc difficile de se faire une idée de son aspect originel.
Le passage de la lèvre inférieure au menton est bien creusé. Le menton est court et légèrement arrondi.
La forme des sourcils, les yeux légèrement tournés vers le bas, les plis de chair sur les paupières et la bouche souriante apportent un dynamisme à ce « portrait », sans aucun doute royal. En effet, l’incision au-dessus des sourcils indique le bandeau du némès, coiffe royale attestée depuis l’Ancien Empire, qui descend très bas sur le front. Les rayures du tissu sont figurées par une alternance de bandes en relief et en creux. Les bandes en creux sont piquetées, sans doute pour recevoir de la dorure.
L’uraeus qui prenait place sur la coiffe royale devait être placé plus haut, dans la partie disparue, soit sculpté dans la pierre, soit rapporté dans un autre matériau.
En observant le menton, on constate l’absence totale de barbe postiche ; les attaches de cette barbe ne sont pas non plus figurées en relief ou incisées suivant le contour du bas du visage, ce qui confirme que la statue était dès l’origine dépourvue de cet attribut royal.
En raison de ses dimensions, cette œuvre a été identifiée dans l’inventaire de la donation de 1916 comme le fragment d’un couvercle de sarcophage anthropoïde. Elle provient plus vraisemblablement d’une statue royale, une œuvre de belle facture – comme on le devine encore – et d’une grande finesse d’exécution malgré le choix d’un matériau difficile à travailler, la diorite. Les yeux très légèrement tournés vers le bas impliquent peut-être que ce visage prenait place sur une statue de roi debout, un peu plus grande que nature d’après les dimensions du fragment. Il est impossible de déterminer si elle faisait partie d’un groupe. De par le matériau choisi – une pierre dure et résistante – et la taille de la statue, on peut supposer qu’elle était destinée à être placée dans un temple, dans lequel le roi offrait à ceux qui pouvaient contempler son image un visage à la fois hiératique et avenant. En cela, le visage du souverain rappelle la statuaire monumentale de l’époque d’Amenhotep III.
Anépigraphe
Acquis par Rodin auprès de l'antiquaire Oxan Aslanian en août 1911.
BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 265, " Masque d’homme, en granit gris (le nez manque) ayant fait partie d’un couvercle de sarcophage, anthropoïde. La coiffure manque, le bas de la joue droite est mutilé, haut. 21 cent. environ. Estimé cent frs. 100."
Donation Rodin à l’État français 1916.
La tête fut exposée à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux la décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.