Matériau : Calcaire beige de texture fine à nodules minéraux ; couche préparatoire (stuc ?) sur toute la surface ; peinture ocre rouge, noire  ?

Une étiquette ronde portant le numéro d’inventaire donné par le musée du Louvre « E 15547 » était collée entre les jambes du personnage et, bien qu’elle ait aujourd'hui été retirée, elle a laissé une petite trace. Une autre étiquette disparue, ovale, portant le numéro « 444 », a laissé une trace sur le côté de la cuisse droite.

Deux numéros d’inventaire, celui du musée du Louvre « E 15547 » et celui du musée Rodin « co 3077 », ont été inscrits à l’encre noire chacun sur une pellicule isolante, sur la face arrière du siège, en partie droite, à l’extrémité inférieure.

Il semblerait que certaines fractures datent de l’enfouissement de la statue. Les pertes de matières superficielles ou plus profondes (feuilletage/délitement) seraient la conséquence de l’action de sels solubles, initiée dans le sol d’enfouissement. Le changement de milieu (depuis l’Égypte jusqu’à l’Europe) et les conditions de conservation ultérieures, notamment l’humidité relative associée au comportement des sels solubles, ont conduit à un délitement généralisé.

D’autres dégradations sont plus récentes. En juillet 2003, au cours du déménagement de la réserve du musée du Louvre dans laquelle elle était en dépôt, la statue a reçu un choc et s’est brisée en deux fragments principaux et une vingtaine d’éclats.

L’œuvre est en très mauvais état : calcaire pulvérulent, feuilletage superficiel et interne, éclats, fissures. Le visage, le buste, les bras, les mains, les jambes ainsi que le revers de la statue sont lacunaires ; la partie antérieure des pieds ainsi que l’avant du socle ont disparu.

Des restes d’enduit peint subsistent en plusieurs endroits : sur l’oreille droite, le côté droit et le dessus de la coiffure, l’espace non évidé entre le bras droit et le torse ainsi que sur le flanc droit, les avant-bras, le haut de la cuisse gauche, le côté de la cuisse droite, la partie postérieure des pieds, l’assise du siège cubique et le dessus du socle.

Si la coloration ocre rouge intentionnelle ne fait aucun doute sur certains éléments anatomiques comme l’oreille droite, le flanc droit, l’avant-bras gauche et les pieds, il est parfois difficile de déterminer s’il y a eu utilisation de pigment noir ou si une patine noire a recouvert le pigment ocre rouge (cette question se pose notamment pour la coiffure ; on observe le phénomène de patine noire sur l’avant-bras droit).

Intervention antérieure à 1998 : traitement de consolidation locale, renforcement des zones feuilletées au moyen d’un produit adhésif de couleur blanche (acrylique ou vinylique).

Intervention de Christine Pariselle en septembre 1998 : traitement de consolidation à cœur par imprégnation de silicate d’éthyle ; un traitement de dessalage n’a pu être envisagé en raison du très mauvais état du matériau.

Intervention de Christine Pariselle en novembre 2003 suite à l’accident de l’œuvre : dépoussiérage au pinceau ; première intervention : consolidation à cœur à l’aide de silicate d’éthyle Estel 1000^® ; deuxième intervention : application sur l’ensemble des surfaces d’une émulsion acrylique fluide (Acril 33^® à une concentration de 10% dans l’éthanol), ce qui renforce la cohésion du matériau en profondeur (consolidation des fissures et feuillets), consolide les surfaces à coller et crée un film superficiel sur les plans de fractures afin d’optimiser le collage des fragments ; fixation des fragments avec, selon la taille et l’emplacement, l’émulsion acrylique Acril 33^®, la résine acrylique Paraloïd B72^® ou la résine acrylique Paraloïd B44^® à une concentration de 40% dans l’acétone ; ajout de points de colle époxyde sur les nodules de silex pour renforcer le collage ; bouchage des joints de cassures à l’aide de carbonate de calcium chargé de sable, teinté dans la masse à l’aide de pigments et additionné d’émulsion acrylique Acril 33^®, ce qui permet de combler les feuillets fragiles en bordure des cassures et renforcer l’assemblage.