Égypte > provenance inconnue
IVe siècle ap. J.-C.
H. 6,3 cm ; l. 2,1 cm ; P. max. 0,5 cm
Os long
Co. 2453
Égypte > provenance inconnue
IVe siècle ap. J.-C.
H. 6,3 cm ; l. 2,1 cm ; P. max. 0,5 cm
Os long
Co. 2453
Seuls deux bords semblent conservés de cette applique fragmentaire à la teinte crème : les bords dextre et inférieur. Des sédiments subsistent dans les creux sur la face principale et dans les petites trabécules au dos. On note également des traces laissées par des radicelles lors de l’enfouissement de l’applique.
Les contours du fragment correspondent approximativement à ceux du fût d’une colonne torse. Les spirales, très stylisées, sont transcrites par des lignes diagonales redoublées. La moulure en partie supérieure suggère la présence d’un chapiteau, dont le dessin serait très simplifié.
Certaines scènes sculptées sur les appliques, sont dotées, grâce à la présence de colonnes, d’un cadre architectural. Toutefois, dans les représentations de Dionysos, la demi-colonne perd son rôle architectonique, pour servir de support au dieu, qui s’y accoude. Elle offre un fût lisse (Paris, musée Rodin, Co. 2102), garni de torsades (Oxford, Asmolean Museum, 1912.603+610+613 : MARANGOU 1976, pl. 3b ; Alexandrie, musée gréco-romain, 24072 : BONACASA-CARRA 2000 p. 355-356 fig. 5), ou de feuillages (Musée du Louvre, AGER, MND 633 : MARANGOU 1976, pl. 4a). Elle joue un rôle identique sur les reliefs mettant en scène Silène (New York, Metropolitan Museum of Art, 07.228.44).
Des colonnes torses scandent également de vastes compositions, incluant plusieurs membres du cortège dionysiaque, à l’instar d’un décor de petit mobilier conservé au Louvre (DAGER, MND 1866 : MARANGOU 19976, pl. 17a). Les supports architectoniques se retrouvent également fréquemment sur des appliques de petite taille. Situés à proximité d’un bord, ils permettaient de rythmer la succession des plaquettes placées les unes à côté des autres, suggérant l’inclusion des personnages sous des arcades. Le type de colonne spiralée que supporte notre fragment trouve des similitudes sur trois éléments de placage assez fins conservés au musée Rodin, dédiés respectivement à Dionysos, à un satyre, et à une ménade : Co. 2074, Co. 2078, Co. 2118. C’est sans doute à une applique de forme rectangulaire ou carrée, répondant à cette typologie, qu’appartenait notre colonne. Cinq pièces du musée Benaki qui accueillent une figure de satyre, révèlent des colonnes traitées de façon analogue à notre exemplaire (18780, 18782, 18790, 18789, 18792 : LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, n° 153-156, 163 p. 272-274, pl. 46-48). La colonne située le long du bord dextre de notre applique devait border la scène, à la manière des reliefs athéniens 18780 et 18790. Le rendu assez simplifié du support architectonique, la faible épaisseur du relief, ainsi que les parallèles établis avec cette série d’œuvres du musée Benaki, permettent d’envisager une production de l’applique au Ve-VIe siècle.
Comparaisons :
-Athènes, musée Benaki, 18780, 18790.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.