Égypte > provenance inconnue
IIIe-IVe siècle ap. J.-C. ?
H. 13,1 cm ; l. 3,6 cm ; P. max. 0,8 cm
Os, métatarse droit de bœuf, face postérieure
Co. 2302
Égypte > provenance inconnue
IIIe-IVe siècle ap. J.-C. ?
H. 13,1 cm ; l. 3,6 cm ; P. max. 0,8 cm
Os, métatarse droit de bœuf, face postérieure
Co. 2302
L’applique se caractérise par une teinte ivoirine, doublée d’une patine jaune clair en partie inférieure et sur les zones les plus en saillie. Le revers – en particulier les bords internes–, révèle un coloris plus ambré. La pièce est conservée dans son entièreté. Elle est fragilisée par un fendillement longitudinal, et une importante fissure qui suit le contour du vêtement de la figure. Alors que la face principale ne montre qu’un encrassement superficiel, on remarque, au dos, une petite tache verte sur la face interne du bord senestre, et une tache grise sur le bas du bord dextre. Une autre tâche d’oxydation s’observe en partie supérieure du bord dextre.
L’œuvre est sculptée d’une silhouette drapée, tronquée dans sa partie gauche, et coupée à mi-corps, se tenant à proximité d’une colonne. Les bords supérieur et inférieur de la pièce présentent une découpe légèrement en biais. Cet élément de placage bien préservé s’intégrait dans une vaste composition nécessitant, pour sa réalisation, un certain nombre de plaquettes en os. Sans doute trois ou quatre reliefs étaient requis pour composer l’ensemble de la figure. Ce procédé, induit par l’étroitesse des diaphyses d’os longs de bœuf, demandait de toute évidence, un travail de préparation à partir d’un modèle, et un report soigneux des différentes parties du personnage sur les éléments destinés à participer à sa reconstitution. Quelques appliques au format vertical du musée Rodin, taillées dans des métapodes, et présentant des motifs interrompus de façon franche, appartenaient à un décor complexe, constitué de plusieurs plaquettes : Co. 2069, Co. 2282, Co. 2315, Co. 5604.
Vêtue d’un himation aux plis amples, drapé en biais, la figure adoptait sans doute une pose légèrement hanchée. La jambe droite portée en avant contrebalançait probablement l’autre jambe, sur laquelle reposait le poids du corps. La colonne, permettait au personnage de s’y appuyer. Le pan du manteau drapé en biais masque en grande partie l’étoffe aux plis verticaux d’un chiton, ou d’un autre vêtement. La présence de la colonne, le costume du personnage, ainsi que son attitude, rappellent des représentations de femmes drapées, dont l’identification n’a pas pu être précisée avec certitude. On comparera volontiers notre fragment avec l’applique 71.55 du Walters Art Museum de Baltimore, qui accueille une figure au drapé similaire à la nôtre, accoudée à une colonne. Il est intéressant de remarquer qu’un pan de l’himation masque en partie le haut de la colonne. On retrouve sur une pièce du musée Benaki à Athènes, une posture identique (18866 : MARANGOU 1976, n° 194 p. 121, pl. 58a). Les analogies s’avèrent frappantes avec l’exemplaire de Baltimore, et incitent à reconnaître dans notre fragment, une femme drapée, proche d’un type iconographique bien représenté au sein de la collection du musée Rodin. Toutefois, un parallèle peut aussi être établi avec figure d’homme jeune, sculptée sur une applique conservée au département des antiquités égyptiennes du musée du Louvre (E 17201 : DELASSUS 2020, p. 57 n. 60). Enveloppé dans un himation drapé de façon identique au nôtre, il semble écouter un autre personnage déroulant un volumen.
Bien que le relief soit peu prononcé, un soin particulier a été accordé au modelé du corps, révélé par un tissu épousant les formes. Le naturel de l’attitude, à laquelle s’accorde la souplesse du vêtement, dénote une parfaite maîtrise de l’anatomie et une bonne compréhension de l’articulation du vêtement au corps. La colonne, posée sur une base, a fait l’objet d’un certain soin, puisqu’un décor en zigzag y a été ajouté. Ce type de ligne en chevrons est toutefois plus fréquente sur les tiges des thyrses ou des lances. La qualité de la facture, et le style assez graphique, rapprochent cette œuvre des éléments de décor composés de plusieurs plaquettes conservés au Staatliche Museum Ägyptischer Kunst de Münich. Une réalisation au IIIe ou IVe siècle peut être avancée pour notre relief.
Marquage
Sur la face interne du bord senestre, 171 marqué à l'encre violette.
Comparaisons
-Athènes, musée Benaki, 18866 (attitude).
-Baltimore, Walters Art Gallery, 71.55 (colonne, attitude et drapé).
-Paris, musée du Louvre, DAE, E 17201 (pose et vêtement)
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.