Égypte > provenance inconnue
Fin du IVe-Ve siècle ap. J.-C. ?
H. 3,1 cm ; L. 12 cm ; P. max. 0,7 cm
Os, métatarse de bœuf
Co. 2268
Égypte > provenance inconnue
Fin du IVe-Ve siècle ap. J.-C. ?
H. 3,1 cm ; L. 12 cm ; P. max. 0,7 cm
Os, métatarse de bœuf
Co. 2268
Conservé dans son intégralité, cette applique de couleur ivoirine ne présente que quelques petits éclats mordant sur le bord inférieur. Des fentes courent dans le sens de la longueur. Des sédiments subsistent sur les deux faces. Le revers conserve les traces de radicelles.
Fréquemment associés sur les éléments voués à décorer des coffrets à âme de bois, les Tritons et les Néréides sont souvent représentés de manière anonyme, jouant à la surface de l’onde. Sur notre pièce, les corps tronqués des personnages, prouvent l’intégration de celle-ci, dans une composition plus vaste, formée de plusieurs appliques juxtaposées. Cette caractéristique récurrente sur bon nombre de pièces du musée Rodin (Co. 2204, Co. 2207, Co. 5632), supposait une définition précise et une découpe des figures, tenant compte d’un modèle général, établi préalablement à la phase de sculpture.
La combinaison d’une Néréide allongée, orientée vers la gauche, et d’un Triton vu en buste, sur les appliques au format horizontal, est courante, comme l’attestent les reliefs Co. 2075, Co. 2207, Co. 2159-Co. 2272, et Co. 2217-Co. 2323 du musée Rodin. La nymphe, dont seuls le ventre et les jambes sont visibles, adoptait sans doute une attitude lascive proche de celle de l’exemplaire 18747 du musée Benaki (MARANGOU 1976, n° 165 p. 116, pl. 149a). La jambe droite, légèrement fléchie est excessivement étirée, tandis que la gauche est recouverte par l’étoffe d’un himation. L’allongement de la jambe, qui se termine par un pied effilé et se réduisant à un simple appendice, trouve des échos sur d’autres spécimens, tels les pièces Co. 2207 et Co. 5632.
La pose du Triton, placé à senestre, donne l’impression d’être contrariée. Le corps de ce dernier, incliné vers la gauche, suggère une orientation dans cette direction, mais le tracé du bras, près du bord supérieur, permet d’envisager une rotation de son torse. Il devait sans doute avoir le haut du buste tourné vers sa compagne et brandir, vers elle, un attribut, tel une coupe ou une corbeille. Le bas de son torse, dont la musculature est soulignée par l’incision de la linea alba, paraît se greffer à un corps serpentiforme ou à des pattes massives. Près du bord senestre, quelques volutes laissent supposer la présence du corps d’un monstre marin. Aucune applique répertoriée ne comporte une représentation de Triton équivalente. Toutefois, le relief 13309 du musée gréco-romain d’Alexandrie (BONACASA-CARRA 1995, p. 280-281 pl. XXXIV-2), montre une telle divinité, dont le torse donne naissance à ce qui semble être une queue de poisson.
Bien que la jambe de la naïade se distingue par un modelé assez doux, le dessin imprécis du corps du Triton, ainsi que la stylisation de son anatomie, placent cette applique à la suite de reliefs aux figures simplifiées, comme la plaquette Co. 2207. Les déformations des corps, alliées à une vision très synthétique de la scène, nous encouragent à dater notre oeuvre de la fin du IVe siècle ou du Ve siècle.
Comparaisons
-Alexandrie, musée gréco-romain, 13309 (disposition de la Néréide et du Triton).
-Athènes, musée Benaki, 18747 (Néréide).
-Paris, musée Rodin, Co. 2204, 2207 (idem).
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.