Égypte > provenance inconnue
IVe-Ve siècle ap. J.-C.
H. 3,4 cm ; L. 15,9 cm ; P. max. 1 cm
Os, métacarpe gauche de bœuf, face antérieure
Co. 2237
Égypte > provenance inconnue
IVe-Ve siècle ap. J.-C.
H. 3,4 cm ; L. 15,9 cm ; P. max. 1 cm
Os, métacarpe gauche de bœuf, face antérieure
Co. 2237
Cette pièce fragmentaire, recouverte d’une importante couche de salissure, se caractérise par une teinte beige sur sa face principale, alors que le revers offre une couleur plus jaune. Cassée en partie inférieure, elle montre par endroits, sur les deux faces, des taches brunes ou légèrement ocre.
Filles de Nérée, le Vieillard de la Mer, les Néréides évoluent dans l’onde, escortées de Tritons ou défilent, chevauchant des monstres aquatiques, sur les cuves des sarcophages du IIe au IVe siècle. Égayant fréquemment les mosaïques ou les textiles, à la fin de l’Antiquité, elles glissent parfois sur les flots, le corps disposé à l’horizontale, comme sur notre exemplaire. Se dirigeant vers la gauche, la naïade est tronquée au niveau de la poitrine. L’inclinaison de son ventre s’accordait avec un redressement de la silhouette. Sans doute la jeune femme reprenait-elle le schéma récurrent de la figure velificans, soutenant de ses bras une draperie claquant au vent (cf. MARANGOU 1976, 18768 et sa contrepartie 22152, n° 174-173, p. 118, pl. 51d-e) Aussi, une applique accueillant la tête et les bras devait être superposée à la pièce étudiée.
La pose, bien que frappée par une plus grande rigidité, n’est pas sans rappeler celle de la nymphe sculptée en miroir, sur le relief Co. 2219 du musée Rodin. Notre silhouette semble toutefois moins cambrée et affiche un style beaucoup plus âpre. La position des jambes se rapproche fortement des créatures sculptées sur les appliques Co. 2197 et Co. 2220, mais c’est avec l’applique Co. 2205, que le buste peut être comparé le plus aisément.
La jambe droite dissimule la gauche, alignée au second-plan. L’étirement des formes, et leur définition hésitante, traduisent une distance prise avec le respect des proportions. Effilées, les jambes montrent une certaine déformation et une simplification du modelé des chairs. Pour autant, l’effet d’ondulation qu’elles créent transcrit de manière évocatrice le glissement du corps sur l’eau. Quoique qu’elle partage avec les reliefs déjà mentionnés une parenté iconographique, notre applique s’en démarque par son style plus rudimentaire. Si le relief du buste est assez prononcé, il décroît fortement pour les jambes. Les volumes beaucoup moins accusés que sur les appliques Co. 2205 et Co. 2220, n’ont fait l’objet que d’un polissage partiel, qui confère à l’ensemble un aspect inachevé. Se plaçant dans la lignée de pièces attribuables au IIIe ou IVe siècle, cette applique, par sa facture de qualité médiocre et les maladresses dans le rendu anatomique, peut être assignée au IVe siècle ou au Ve siècle.
Comparaisons
-Paris, musée Rodin, Co. 2197, Co. 2220 (jambes de la Néréide), Co. 2205 (buste de la Néréide).
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.