Égypte > provenance inconnue
IVe siècle ap. J.-C.
H. 2,2 cm ; L. 9,5 cm ; ép. max. 0,5 cm
Os long de bœuf
Co. 2229
Égypte > provenance inconnue
IVe siècle ap. J.-C.
H. 2,2 cm ; L. 9,5 cm ; ép. max. 0,5 cm
Os long de bœuf
Co. 2229
Cette applique incomplète, à la teinte beige clair, correspond à une partie située à proximité du bord supérieur et du bord latéral dextre. L’absence de sédiments plaide en faveur d’un nettoyage dans le passé.
Filles du dieu Nérée et de Doris, les Néréides, au nombre de cinquante, participent au thiase marin présidé par Poséidon et Amphitrite aux côtés des Tritons. Constituant un thème de prédilection à la fin de l’Antiquité, ces divinités batifolant à la surface des flots, animent parois de sarcophages, reliefs funéraires, mosaïques de pavement ou textiles, adoptant des poses variées. Le couple formé d’une Néréide et d’un Triton nageant en sens opposé semble être un modèle iconographique très apprécié sur les appliques en os découvertes en Égypte.
La Néréide, dont ne subsiste que le visage, tourne la tête vers la droite, supportant de sa main gauche, son péplos enflé par le vent marin. L’étoffe distendue est striée de plis fins. La jeune femme est séparée du Triton, par le corps d’un monstre marin tacheté, dont les enroulements de la queue se devinent à l’arrière-plan. Le Triton, dont n’est conservé que la partie haute du visage, est orienté vers la gauche. On distingue encore une oreille au pavillon arrondi et des une arcade sourcilière proéminente. La chevelure courte est agrémentée de longues antennes qui ne sont pas sans évoquer celles arborées par la figure masculine sur l’exemplaire Co. 2216 du musée Rodin.
D’autres appliques exploitent ce thème des créatures marines aux orientations divergentes. On peut citer deux pièces du musée Rodin : Co. 2154 et Co. 2229, mais aussi des reliefs dont le style suppose une meilleure dextérité : l’exemplaire 18759 du musée Benaki (18759 : MARANGOU 1976, n° 143 p. 113, pl. 45a), et une œuvre appartenant autrefois aux Staatliche Museen de Berlin (I. 2890 : WULFF 1909, n° 386 p. 112, pl. XVIII).
La proximité iconographique, que ce fragment entretient avec ces comparaisons, permet d’envisager la circulation de modèles. La filiation entre ces schémas présents sur le mobilier en os et la sculpture monumentale demeure toutefois difficile à démontrer (MARANGOU 1976, p. 43). Tout au moins cette récurrence révèle-t-elle une production en série des éléments de placage destinés à parer des parois de meubles ou des coffrets. Si un rapprochement peut être esquissé, en terme d’iconographie, avec les deux pièces du musée Rodin citées plus avant, il ne peut en être de même sur le plan stylistique. Les visages, par leur traitement précis, renvoient davantage vers des appliques assignées au IVe siècle. Celui de la Néréide peut être mis en parallèle avec celui d’une naïade porteuse de corbeille, sur un relief du musée Benaki (18753 : MARANGOU 1976 n° 140 p. 112, pl. 44a) ou celui qui apparaît sur l’applique E. 04200 du musée Royal d’Art et d’Histoire. Le modelé délicat, malgré des volumes peu accentués, révèle un soin particulier accordé aux physionomies et aux détails anatomiques. Aussi, peut-on mettre en rapport ce fragment avec des œuvres produites sans doute au IVe siècle ap. J.-C.
Marquage
Au dos, 34, marqué au crayon rouge.
Comparaisons
-Athènes, musée Benaki, 18759 (schéma iconographique identique).
-Berlin, anciennement aux Staatliche Museen, I. 2890 (WULFF 1909 n° 386 p. 112) (idem).
-Paris, musée Rodin, Co. 2154, Co. 2210 (modèle iconographique mais style différent).
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.