Égypte > provenance inconnue
IIIe-IVe siècle ap. J.-C.
H. 2,5 cm ; L. 8,4 cm ; P. max. 0,85 cm
Os, métatarse droit de bœuf, face antérieure
Co. 2220
Égypte > provenance inconnue
IIIe-IVe siècle ap. J.-C.
H. 2,5 cm ; L. 8,4 cm ; P. max. 0,85 cm
Os, métatarse droit de bœuf, face antérieure
Co. 2220
Cette pièce est brisée en partie supérieure et à ses deux extrémités. On remarque que les cassures suivent à la fois les contours du ventre de la Néréide et de ses pieds. Des traces d’une substance adhésive ocre brun sont visibles le long du bord inférieur et ponctuent les jambes de la créature marine. Sur la face principale, la matière osseuse est fragilisée par un réseau de fentes longitudinales.
Le corps nu tronqué, aux chairs lisses, appartient à une néréide qui nage vers la gauche. L’inclinaison de son ventre suggère un buste, à l’origine, légèrement redressé. Les jambes effilées semblent glisser sur l’eau. La nymphe reprend en miroir, la posture de celle sculptée sur l’applique Co. 2219 du musée Rodin. Toutefois, les jambes paraissent plus courtes, et leur rendu moins sûr. La cuisse droite plus inclinée indique que la silhouette féminine devait être davantage cambrée, que celle décorant cette pièce analogue.
On peut aussi mettre notre fragment en rapport avec deux autres éléments de placage, qui accueillent une néréide en train de nager à la surface des flots : les pièces Co. 2205 du musée Rodin et 18744 du musée Benaki à Athènes (MARANGOU 1976, n° 144 p. 113, pl. 45b ; LOVERDOU-TSIGARIDA 2000 n° 337 p. 300-301, pl. 89). La naïade qui orne le relief A98d de la Fondation Barnes à Philadelphie propose une pose similaire. On note, cependant, quelques différences : des jambes disposées l’une au-dessus de l’autre, ou l’adjonction d’un pan de voile entre les cuisses sur le spécimen de Philadelphie.
Si le rapprochement que l’on peut opérer avec les appliques déjà mentionnées s’avère évident sur le plan iconographique, il l’est tout autant sur le plan du style. Ces pièces révèlent des volumes prononcés, soulignés par un polissage de la surface. La juste observation des attitudes, associée à des proportions adéquates, et à une maîtrise de la perspective, démontre une bonne compréhension de l’anatomie féminine. Le soigneux modelé des chairs met en valeur une véritable plasticité du corps. Bien que beaucoup de critères soient partagés avec les pièces de comparaison, la jeune femme se distingue ici par un canon légèrement plus ramassé.
Le jeu de courbes créé par les jambes et le ventre de la jeune femme est rendu avec une sensibilité certaine. Cette approche, largement dépendante de l’héritage classique, contraste fortement avec le traitement frustre et raide de la Néréide de l’applique Co. 2237, qui adopte une position identique. Le seul indice qui permette de proposer une datation repose sur l’analyse stylistique. En l’absence de contexte archéologique, et malgré le fait que ce procédé soit un peu arbitraire, on peut imaginer une fabrication de notre œuvre au IIIe-IVe siècle.
Comparaisons
-Paris, musée Rodin, Co. 2205, Co. 2219 (contrepartie)
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.