Égypte > provenance inconnue
IIIe-IVe siècle ap. J.-C.
H. 3,5 cm ; L. 12,5 cm ; P. max. 0,7 cm
Os, métacarpe gauche de bœuf, face postérieure
Co. 2219
Égypte > provenance inconnue
IIIe-IVe siècle ap. J.-C.
H. 3,5 cm ; L. 12,5 cm ; P. max. 0,7 cm
Os, métacarpe gauche de bœuf, face postérieure
Co. 2219
Brisée sur le côté senestre et en partie supérieure, la pièce offre une teinte beige clair avec de petits rehauts d’ocre sur les parties les plus en relief. Une fissure longitudinale traversante l’endommage en son milieu, barrant le ventre et les cuisses de la Néréide. Une seconde fissure court plus bas, à proximité de l’amorce du voile. De courtes incisions verticales couvrent la cuisse gauche de la naïade.
Progressant vers la droite, la Néréide semble glisser à la surface de l’onde. La nudité de son corps contraste avec le pan de son voile qui souligne l’arrondi de son ventre. Son buste incliné indique qu’elle relevait la tête et supportait de ses bras, son voile gonflé par le vent. Les jambes, particulièrement allongés, sont sculptées à l’horizontale. Cette posture s’observe de façon identique, mais en miroir, sur l’applique Co. 2220 du musée Rodin. Une pose peu éloignée, mais avec des jambes légèrement plus écartées, effectuant un mouvement de battement, se remarque aussi sur les appliques Co. 2205 et Co. 2098 du musée Rodin, et sur le relief 18744 du musée Benaki à Athènes (MARANGOU 1976, n° 144 p. 113, pl. 45b ; LOVERDOU-TSIGARIDA 2000 n° 337 p. 300-301, pl. 89).
La justesse de l’attitude, alliée à un pleine maîtrise de l’anatomie féminine, témoignent d’une sûreté de réalisation. Les chairs nues révèlent un modelé excessivement délicat mis en valeur par un polissage très abouti, comme sur toutes les pièces de comparaison citées. Le moelleux des chairs s’accorde aux courbes harmonieuses, dénotant un réel attachement à la tradition classique. Cette approche plastique du sujet classe cette applique dans une catégorie de pièces à la facture de grande qualité. Bien que la prise en compte de critères stylistiques et techniques puisse paraître arbitraire pour parvenir à une datation, le degré d’habileté de l’artisan et sa sensibilité artistique permettent d’envisager une production au IIIe-IVe siècle, voire à une période légèrement antérieure.
Comparaisons
-Athènes, musée Benaki, 18744 (contrepartie et qualité de facture).
-Paris, musée Rodin, Co. 2205, Co. 2220 (idem).
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.