Égypte > provenance inconnue
VIe siècle ap. J.-C.
H. 3,1 cm ; L. 7,5 cm ; P. max. 0,9 cm
Os, métatarse de bœuf, face antérieure
Co. 2213
Égypte > provenance inconnue
VIe siècle ap. J.-C.
H. 3,1 cm ; L. 7,5 cm ; P. max. 0,9 cm
Os, métatarse de bœuf, face antérieure
Co. 2213
Ce relief à la teinte ivoirine, incomplet, conserve des traces d'adhésif brun peut-être à base de gomme laque, sur son côté senestre, qui indiquent peut-être la présence d’un ancien collage. Des résidus d’adhésif s’observent aussi sur le dos. L’angle supérieur dextre brisé a été recollé. Quelques nuances vert clair révèlent la proximité d’objets métalliques, à un moment de l’histoire du placage.
Le fragment d’applique accueille une Néréide, vue en buste. Tronqué au niveau de la poitrine, le corps de celle-ci se prolongeait sans doute sur une plaquette disposée en-dessous de la nôtre. Orientée vers la gauche, elle retient de son bras tendu, son péplos qui enfle sous l’effet du vent, au-dessus de sa tête. La jeune femme se résume surtout à une tête volumineuse, coiffée d’une chevelure bouclée. Vu presque de face, le visage rond est animé de deux yeux en relief. Un nez épaté surmonte une bouche menue. Le voile que soutient la créature marine se dissout dans l’arrière-plan, n’étant suggéré que par une longue dépression courbe. Au contraire, l’amorce de la poitrine et le bras gauche distendu, présentent un relief plus prononcé.
L’attitude qu’adopte la Néréide correspond à un poncif iconographique sur les appliques en os de l’Antiquité tardive en Égypte. On la retrouve de façon plus lisible sur l’exemplaire du musée Rodin Co. 2225 ou encore, dans un style proche, sur la pièce Co. 2159-Co. 2272. La simplification poussée des traits faciaux semble correspondre à une évolution esthétique qui se fait jour à l’époque byzantine. Si les images répètent des modèles influencés par l’héritage classique, les formes s’éloignent rigoureusement du canon de l’époque hellénistique. La prise de liberté concernant les proportions anatomiques et les déformations expressives se remarquent également sur d’autres reliefs du musée Rodin : Co. 2159-Co. 2272, Co. 2203, Co. 2214, Co. 2267, Co. 2271, Co. 2278. Le visage rond aux traits frustres rencontre des affinités dans deux pièces appartenant autrefois à la collection Herold, de l’Albertinum Museum de Dresde (PAGENSTECHER 1913, n° 6-7 p. 233, pl. LVII-6, 7). Cette nouvelle approche esthétique qui repose sur une stylisation des formes, allant parfois jusqu’à leur dissolution, est la marque d’une production tardive, sans doute au cours du VIe siècle (cf.. LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, n° 340 p. 182-183, 301, pl. 89).
Marquage
Au dos de l’applique, en partie inférieure, 39 marqué à l’encre brune très effacée et au crayon rouge.
Comparaisons
-Dresde, Albertinum Museum, ancienne collection Herold (PAGENSTECHER 1913, pl. LVII-6-7 : têtes volumineuses).
-Paris, musée Rodin, Co. 2225 (geste de la Néréide, mais style très différent), Co. 2159-Co. 2272 (attitude et style).
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.