Égypte > provenance inconnue
IVe siècle ap. J.-C. ?
H. 6,3 cm ; L. 4,1 cm ; P. max. 0,8 cm
Os long de bœuf
Co. 2140
Égypte > provenance inconnue
IVe siècle ap. J.-C. ?
H. 6,3 cm ; L. 4,1 cm ; P. max. 0,8 cm
Os long de bœuf
Co. 2140
Le fragment d’applique se caractérise par une teinte beige clair sur les deux côtés, légèrement plus foncée au revers. Subsistent une partie du bord inférieur sur le côté senestre, et une petite partie du bord dextre en partie supérieure. Un important réseau de fentes et de fissures barrent la cheville et le pied gauche du personnage, et se développe sur la majeure partie du relief. L’encrassement de la pièce est prononcé, et on observe un dépôt ocre brun sur la cassure, en partie supérieure.
Ce fragment constituait la partie inférieure d’un élément de placage au format vertical. Les deux jambes croisées correspondent vraisemblablement à celles d’un satyre. Celui-ci, d’après la position de ses pieds, devait sans doute progresser d’un pas alerte, ou danser vers la droite, supportant peut-être une corbeille ou une outre de vin. Le sculpteur a su rendre avec justesse le pas preste du faune. Près de la jambe gau
che, retombe un pan de nébride. Le dessin des jambes du personnage trouve des analogies sur plusieurs exemplaires : deux pièces appartenant au musée Rodin (Co. 2068, Co. 2262-Co. 2313), une applique du musée Benaki (12750 : MARANGOU 1976, p. 96, pl. 15b ; LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, n° 145 p. 271, pl. 44), un relief du Suermondt Ludwig Museum d’Aix-la-Chapelle (KK 991 : SPORN 2005, n° 373 p. 248), ou encore un spécimen conservé au Princeton University Art Museum (y1968-244 : ST CLAIR & PARKER-MC LACHLAN 1989, n° 31 p. 72). Légèrement effilées, les jambes se terminent par des pieds bien dessinés, avec une indication précise des orteils, ce qui n’est pas le cas sur certaines pièces qui exploitent le même thème iconographique (cf. STRZYGOWSKI 1904, n° 7093 p. 185 ; PETRIE & MACKAY, p. 44, fig. 13 pl. LII, 54.23, musée de Manchester).
Les proportions bien observées et la pose naturelle des jambes sont les marques d’une facture de qualité. Les pieds posés sur les pointes s’accordent au pas de danse qu’effectue le satyre. Bien que dégagées en faible relief, les jambes révèlent un sens du modelé notable, analogue à celui de l’applique aixoise, datée du IIIe-Ve siècle. On retrouve, comme sur cette comparaison, un soin particulier accordé à la transcription des détails anatomiques. L’exemplaire 12750 d’Athènes, assigné au IVe-Ve siècle par A. Loverdou-Tsigarida, propose, au contraire, une approche plus graphique et une silhouette aux contours simplifiés. Aussi, peut-on suggérer de placer la réalisation de notre relief, aujourd’hui très fragmentaire, au cours du IVe siècle.
Comparaisons
-Aachen, Suermondt Ludwig Museum, inv. KK 991.
-Athènes, musée Benaki, 12750, 18933.
-Paris, musée Rodin, Co. 2262-Co. 2313.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.