Égypte > provenance inconnue
Fin du IVe-Ve siècle ap. J.-C. ?
H.11,1 cm ; l. 6,1 cm ; P. max. 2 cm
Os, humérus gauche de bœuf, face médiale
Co. 2048
Égypte > provenance inconnue
Fin du IVe-Ve siècle ap. J.-C. ?
H.11,1 cm ; l. 6,1 cm ; P. max. 2 cm
Os, humérus gauche de bœuf, face médiale
Co. 2048
Conservée presque dans son intégralité, l’applique a tout de même perdu la partie inférieure de son bord interne senestre. Un fendillement du tissu compact altère la face externe, surtout au niveau de la poitrine, du ventre, du bras droit et sous le bras gauche de la figure. La présence de soulèvements stables, sans doute en partie générés par un travail heurté de la matière osseuse, peut être aussi relevée.
De couleur crème, l’os est recouvert d’une épaisse couche de sédiments bruns, essentiellement concentrée sur la partie supérieure senestre de la pièce. Remplissant les parties en creux, celle-ci affecte la lecture des traits du visage, du haut du buste et de l’attribut brandi par la ménade. S’y surimposent de larges taches ocre orangé, notamment sur le cou de la jeune femme, sur la zone située au-dessus de la poitrine, ainsi qu’en partie basse du bord dextre. On relève une importante usure, qui se caractérise par une surface lustrée et un émoussement des angles.
Le dos de cet exemplaire offre une teinte ambrée soutenue uniforme. D’importantes fissures et fentes verticales courent sur toute la hauteur des bords internes. Le bord dextre est, en effet, fortement fragilisé par une fissure ouverte importante. On remarque l’existence de petites concrétions dans le réseau de trabécules, au bas de la cavité médullaire de l’os.
Contrairement à nombre de ses compagnes, dont les attitudes tournoyantes traduisent l’ardeur qui préside au défilé bacchique, la ménade adopte une pose plutôt statique. Occupant toute la surface offerte par la matrice osseuse, elle apparaît dévêtue, légèrement hanchée, et en appui sur la jambe gauche. À son corps vu de face, et au buste très légèrement tourné vers la gauche, s’oppose sa tête tournée dans la direction contraire. Tandis qu’elle porte son regard vers l’arrière, elle tient un tympanon au-dessus de son épaule gauche. Sa posture n’est pas sans rappeler celle d’une série d’appliques fragmentaires du musée Rodin, au type iconographique similaire, à l’exclusion du visage, qui dans ces cas précis, se présente de profil (Co. 2113, Co. 2117, Co. 2091, Co. 2103), ou encore une pièce lacunaire du musée Benaki (18873 : MARANGOU 1976, p. 104, n° 94, pl. 30a).
Cependant, notre pièce diverge par bien des aspects de ces exemples, comme du relief 18882, appartenant également aux collections du musée Benaki (MARANGOU 1976, p. 104, n° 95, pl. 30b), qui montre une ménade à la pose inversée. Par sa corpulence robuste, le corps de notre jeune femme se distingue de celui de ces bacchantes aux lignes plus sinueuses. Les formes pleines de la poitrine, ici disharmonieuse, et les cuisses solides se retrouvent sur une applique du musée d’Archéologie nationale à Saint-Germain-en-Laye (81156. A), sculptée exactement du même modèle iconographique. La parenté de sujet et de style est à ce point évidente entre les deux appliques qu’on les croirait volontiers sorties du même atelier. Bien que l’artisan ait opté, pour ces deux éléments de placage, pour une simplification des formes et un dessin synthétique, le volume n’en reste pas moins prononcé. Sur chaque pièce, au bras droit tombant le long du corps, répond le bras gauche replié tenant un tambourin, rendu de manière très allusive. Les seins, géométrisés, sont délimités par de profondes entailles. Vu de trois-quarts, le visage propose de traits lourds, animés par une zone oculaire recreusée, de façon à réserver un globe oculaire en relief. Une chevelure volumineuse coiffée en mèches symétrique, retombant dans le cou, l’environne.
L’aspect très stylisé de la silhouette, associée à un manque de soin réel accordé aux détails anatomiques, s’accorde assez mal avec l’esthétique développée aux IIIe et IVe siècles. À la perte de souplesse des formes et de mouvement, semble correspondre une schématisation de l’anatomie. Cette approche, qui s’éloigne de l’héritage hellénistique, plaide en faveur d’une production assez tardive, peut-être au cours Ve siècle (cf. MARANGOU 1976, p. 81).
Comparaisons
-Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale, 81156. A.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.