Relief

Roi agenouillé entre deux divinités, tourné vers la droite

Égypte > provenance inconnue

Nouvel Empire à Ier millénaire

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 36 CM : L. 28,5 CM

Calcaire

Co. 3483

Commentaire

Etat de conservation

L’œuvre est en bon état de conservation, à l’exception d’une griffure profonde qui a emporté toute la partie inférieure du visage du roi. La pierre est saine mais le relief est parcouru de nombreuses griffures et épaufrures. Aucun chant ne semble d’origine. On remarque, en effet, des traces de sciage sur le chant droit, de l’enduit sur le chant supérieur, ou encore que le chant gauche est usé et cassé.

Description

Le relief montre un personnage masculin, agenouillé et tourné vers la droite. Son bras droit est presque tendu, la main posée sur le sol, tandis que son bras gauche est légèrement plié et la main a disparu. Il est vêtu d’un pagne plissé court à ceinture, et il est paré d’un large pectoral. Il porte les attributs royaux. Sa tête est, en effet, coiffée de la couronne Khepresh, reconnaissable à ses motifs circulaires. Apparue au Nouvel Empire et également appelée « couronne bleue », cette coiffe est la seule qui soit exclusivement liée à la personne royale. Sa valeur symbolique exacte demeure difficile à cerner, mais elle semble associée à la force, notamment militaire, et au triomphe. Elle serait également liée à l’avènement du pharaon (voir MATHIEU 2004 p. 166-172 et PIERRAT 2004 p. 176, N° 70) et régulièrement associée aux scènes de couronnement. Dans le domaine des temples de Karnak, celui de la reine Hatchepsout en offre un bel exemple. Un autre regalia est fixé à la ceinture du pagne royal. Il s'agit de l’extrémité d’une queue de taureau qui remonte légèrement dans le bas du dos (pour une image complète de ce regalia, voir WEGNER 2004 p. 117-118 N° 38).

 

Une main – gauche – est posée sur l’épaule gauche du roi. C’est celle d’un personnage aujourd’hui disparu. Il s'agit d'une divinité qui présente le roi à la divinité qui tend le signe de vie. Dans la partie gauche du relief, un coude peut encore être discerné. De l’autre côté, face au visage du roi, la main droite d’un autre personnage, également indéterminé, tend un signe ânkh vers les narines royales. Il est ainsi possible de comprendre que la scène originelle montrait un roi agenouillé, entouré de deux divinités. Le fait qu’un dieu présente aux narines du souverain le symbole de la vie est la matérialisation graphique de la formule « qu’il donne la vie », ou « qu’il donne des millions d’années de règne », formules rituelles traditionnelles invoquant l’aide des dieux à l’intention du roi. Ce fragment de relief est très probablement à replacer dans une scène de couronnement (sur ce type de scène, voir WILKINSON 1985 et SPIESER 2003), où le souverain était entouré de deux divinités dont l’identité varie en fonction de l’étape de la cérémonie représentée (MARUEJOL 2015 ; voir, par exemple, les scènes du couronnement d’Hatschepsout provenant de Karnak.

 

La facture du relief est assez bonne. L’artiste a apporté un soin tout particulier aux détails de la couronne, ainsi qu’aux plis du pagne. Les colorations à dominante ocre que l’on observe sur le relief sont probablement dues à l’enfouissement. Il est cependant possible que des pigments aient été appliqués anciennement. La datation de ce fragment est encore à préciser. La période de référence reste comprise entre le Nouvel Empire et le Ier millénaire inclus.

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 49, Bas relief fragmentaire en calcaire. Personnage agenouillé tourné vers la droite auquel une main présente le signe [dessin] sous le nez. Calcaire. Haut. 37 ; Larg. 28. Estimé six cents francs.

Donation Rodin à l’État français 1916.

 

Commentaire historique

Le relief fut exposé du vivant de Rodin à l'hôtel Biron. L'artiste commanda à Kichizo Inagaki, entre 1913 et 1916, un cadre en bois pour le présenter.

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