Égypte > provenance inconnue
IIIe-IVe siècle ap. J.-C.
H. 4,5 cm ; L. 8,6 cm ; P. max. 1 cm
Os, humérus de bœuf ?
Co. 2162
Égypte > provenance inconnue
IIIe-IVe siècle ap. J.-C.
H. 4,5 cm ; L. 8,6 cm ; P. max. 1 cm
Os, humérus de bœuf ?
Co. 2162
La partie supérieure de cette pièce, à la couleur ivoirine, est en grande partie perdue. Une fine couche de sédiments subsiste dans les creux, sur la face principale. On note un fendillement horizontal de l’os au niveau du poignet de la Néréide.
La pose alanguie de cette Néréide correspond à un schéma iconographique particulièrement fréquent sur les appliques en os tardo-antiques, mises au jour en Égypte, ou dans le reste du monde méditerranéen. La jeune femme offre un corps nu aux hanches généreuses, mais à la taille étrécie. À demi-allongée vers la droite, elle devait se redresser de manière à retenir son péplos soulevé par le vent. On distingue encore un pan de l’étoffe passant sur le bras gauche. De nombreuses appliques exploitent ce modèle, la posture de la nymphe variant selon le format offert par la matrice osseuse. Si la figure est davantage allongée sur les appliques Co. 2070 ou Co. 5633 du musée Rodin, elle présente un buste plus incliné sur une seconde série : Co. 2169 et Co. 2177. Quelques plaquettes de format rectangulaire, souvent façonnées dans des omoplates de bœuf, la montrent assise (cf. applique 13265 du musée gréco-romain d’Alexandrie, BAAM 0356).
Si elle entretient des affinités avec l’exemplaire F 1956/12.6 du Rijksmuseum van Oudheden de Leyde, et l’applique 71.56 du Walters Art Museum de Baltimore (RANDALL 1985, n° 142 p. 92-93), notre œuvre révèle des détails particuliers. La peau tachetée qui borde les jambes de la naïade démontre la présence d’un monstre marin, sur le dos duquel elle se laisse transporter. La retombée de son voile, qui occulte complètement l’animal, n’est pas courante. L’étoffe se déploie en larges plis aplatis, ordonnés symétriquement. Des plis similaires se devinent sur l’applique 12246 du musée gréco-romain d’Alexandrie (BAAM 0365 : BONACASA-CARRA 2012, p. 37, 41, fig. 11 p. 45). La délicatesse avec laquelle est rendue la main gauche de la Néréide, comme la seconde main, qui lui fait écho, mérite d’être relevée. Le geste cassé du poignet et la souplesse des doigts se retrouvent sur l’exemplaire Co. 2211 du musée Rodin, dont le type iconographique constitue une variante du nôtre. La présence de la seconde main coupée en son centre par le bord senestre, signale l’appartenance de cet élément de placage, à un décor plus vaste, constitué de plusieurs reliefs juxtaposés.
L’harmonie de la composition, basée sur un jeu de courbes et de contre-courbes s’allie à un travail très méticuleux. Le polissage poussé de la matière confère une réelle douceur au modelé. La qualité de la facture est toutefois tempérée par une maladresse dans le rendu de la jambe gauche, dont le mouvement de torsion s’avère peu naturel. La perspective mal maîtrisée a, en effet, engendré une déformation peu gracieuse du mollet. En dépit de ce point, la fluidité de la ligne, la plasticité accentuée et l’attention portée aux détails, nous orientent vers une réalisation au cours du IIIe-IVe siècle.
Marquage
Au dos de la pièce, en partie inférieure, 18 marqué au crayon rouge ; 37 marqué à l’encre violette très effacée.
Comparaisons
-Baltimore, Walters Art Museum, 71.56.
-Leyde, Rijksmuseum van Oudheden, F 1956/12.6.
-Paris, musée Rodin, Co. 2211 (attitude et main).
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.