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Fragment de masque de cercueil

Égypte > provenance inconnue

Probablement Nouvel Empire à époques tardives > 1550-30 avant J.-C.

[VOIR CHRONOLOGIE]

Bois anciennement polychromé

Fragment 1 (profil droit)  : H. 13 cm ; L. 6,3 cm  ; Pr. 1,5 cm

Fragment 2 (face droite)  : H. 14 cm  ; L. 5 cm  ; Pr. 2,2 cm

Fragment 3 (face gauche)  : H. 14 cm  ; L. 6,2 cm  ; Pr. 2,3 cm

Fragment 4 (profil gauche)  : H. 14 cm  ; L. 5,5 cm  ; Pr. 2 cm

Fragment 5 (morceau brisé du profil gauche)  : H. 13 cm  ; L. 2 cm  ; Pr. 1 cm

Co. 5679

Commentaire

Etat de conservation

L’objet est en assez mauvais état de conservation. L’œuvre est fragmentaire et la polychromie a presqu’entièrement disparu, bien que le bois soit sain.

Description

Co. 5679 est un masque d’homme. Réalisé à échelle réelle selon les canons égyptiens, il est composé de quatre fragments, le profil droit, la face droite, la face gauche et le profil gauche. Ce dernier est en deux fragments brisés, recollés en 2019. La coiffure, le nez et la barbe postiche ont disparu. La bouche est effacée mais les commissures des lèvres se devinent encore. Les incrustations des sourcils, des yeux, des traits de fard, ainsi que de l’attache de la barbe postiche sur les joues manquent.

Des traces d’enduit badigeonné s’observent ponctuellement en surface ainsi que celles d’une matière bitumineuse noire. Des restes d’or subsistent, en particulier dans le haut du visage, par exemple sous la tempe droite, au départ de l’attache de la barbe postiche creusée dans le bois. La partie supérieure du masque présente des marques de sciage, au niveau de la coiffure. La partie inférieure porte les marques d’une structure sur laquelle le masque reposait et dont il est aujourd’hui désolidarisé.

On remarque la présence de nombreux percements circulaires. Au nombre de vingt-neuf, ils s’égrènent sur l’ensemble du visage, et plus spécifiquement sur le front, les coins externes des sourcils, les tempes, les yeux, à la place du nez, au bas des joues et sur le menton. le profil droit en possède trois (dans la gorge du sourcil, sur la tempe et en bas de la joue droites) ; la face droite huit (sur le front, dans l’œil droit, au niveau du nez et sur le menton) ; la face gauche neuf (sur le front, dans l’œil gauche, près du nez, sur la joue et le menton) ; et enfin le profil gauche huit (dans la gorge du sourcil, au niveau de la tempe, et du bas de la joue).

Il est possible que certaines cavités soient des trous d’envol, vestiges d’une ancienne attaque d’insectes xylophages. Mais d'autres peuvent être des logements de chevilles de bois, traces d’un plan d’assemblage par tenon-mortaise, permettant également à des éléments rapportés d’être fixés. Leur nombre au niveau de la zone du nez laisse penser que ce dernier a pu être un élément rapporté, de même que ceux du front pourraient avoir servi à fixer une coiffe ou une coiffure, et ceux du menton une barbe postiche en ronde-bosse. D’autres témoigneraient d’un possible remploi du bois. Tout comme la pierre, le bois était une matière souvent réutilisée en Égypte ancienne.

On peut également envisager une intervention contemporaine sur ce masque, la division de ce type d’objet n’étant pas une pratique égyptienne habituelle. Dépouillé de ses incrustations et dorures d’origine, ce masque funéraire réalisé dans un bois dense et foncé de type ébène était de nature à attirer l’attention d’un artiste tel que Kichizo Inagaki. Ce sculpteur japonais est en effet intervenu à plusieurs reprises sur la collection à la demande de Rodin, pour protéger et mettre en valeur des pièces fragiles destinées à être manipulées par des artistes en formation (voir, par exemple, le modèle de relief double-face Co. 5838, enchâssé dans un cadre en bois exotique). Il n’est donc pas exclu qu’Inagaki ait amorcé un travail d’encadrement sur ce masque, ce qui expliquerait ces découpes soignées de la face en quatre parties.

Pour un autre exemple de visage isolé de son ensemble, voir l'élément de cercueil en bois Musée du Louvre Inv. N° E 22910 in https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl0052302.

Inscription

 

Anépigraphe.

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 54, "Masque osirien (ou masque de roi traité en Osiris ?) en quatre morceaux, les yeux, les sourcils, la barbe, etc.. sont profondément creusés et comportaient des incrustations. bois, haut. Moyenne, 14 cent. Estimé trois cent francs."

Donation Rodin à l'État français 1916.

Commentaire historique

Le masque fut exposé à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux le décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.

 

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